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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/45

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vent bordés de cerisiers, de pruniers et, quelquefois, de pommiers sauvages. Tous ces arbres fruitiers fleurissent au printemps, ainsi que la plupart des autres arbres ; et, parmi toutes ces fleurs, les abeilles trouvaient amplement de leur butin sucré.

Au mois de septembre, les abeilles ont fini d’amasser leur provision de miel. Le Suisse n’avait donc, pendant la période qui s’étend entre le temps des noisettes et celui des faînes, qu’à découvrir les endroits où les abeilles amassaient leurs réserves et à se les approprier.

Maintenant, comment s’y prenait-il pour découvrir les cachettes de ces nouvelles victimes de la rapacité humaine ?

En cherchant ces cachettes, Le Suisse faisait presque toujours d’une pierre deux coups ; car il n’était pas le seul à chercher du miel, et les forêts des Cantons de l’Est n’abritaient pas que des abeilles. Elles donnaient aussi asile à une foule d’animaux de différentes espèces, parmi lesquelles les ours n’étaient pas les moins nombreux, ni les plus timides. Et chacun sait que, partout où il y a des ours et du miel, les premiers rôdent ordinairement autour du second ; lequel ils découvrent aisément, grâce à l’instinct dont la nature les a doués.

Le Suisse n’avait donc qu’à observer les ours pour découvrir le miel. Puis, quand il avait découvert celui-ci, il tuait et écorchait ceux-là ; car, au mois de septembre, la fourrure de l’ours est bonne à conserver. Quant au miel, il l’emmagasinait dans des tinettes qu’il fabriquait lui-même, les jours de mauvais temps.

Au moyen de ces quatre branches de son commerce, notre coureur de bois reprenait, à la fin d’oc-