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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/56

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naient captive dans leur pays, ils s’étaient arrêtés toute une journée auprès d’une source semblable à celle près de laquelle les deux jeunes gens se trouvaient en ce moment. Aux questions du jeune homme, elle répondit qu’elle se rappelait parfaitement l’endroit où cette source se trouvait, et qu’elle la retrouverait facilement. Puis elle refit, en partie, le récit du matin, en y ajoutant nombre de détails sur sa manière de vivre dans son village, sur les péripéties du voyage qu’elle avait fait, en compagnie des Algonquins, de son village au pays de ces derniers, et aussi, sur la manière qu’elle avait été traitée, une fois rendue là.

Roger, de son côté, lui apprit le lieu de sa naissance, ce qu’il se rappelait de sa vie d’enfant, son adolescence, pourquoi il avait quitté ses parents, et ce qui l’avait amené à l’endroit où il se trouvait en ce moment.

Nous allons faire le même récit au lecteur, mais à notre manière et beaucoup plus complet que Roger ne le fit à celle qu’il considérait déjà comme sa meilleure amie ; car nous allons, chose que celui-ci n’aurait pu faire, remonter à quelques années avant la naissance de notre héros.

VIII

UN COLON CANADIEN

Un peu après le milieu du dix-septième siècle, disons, pour être plus précis, vers l’année 1660, dans la ville naissante qu’était alors Québec, vivait un pauvre jeune homme du nom d’Étienne Chabroud, venu de France au Canada dans l’espoir d’améliorer