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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/67

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tiraient une vingtaine d’outardes, ces succulentes oies sauvages, des canots et les préparaient pour les faire cuire.

Des feux pétillèrent en un clin d’œil, et les outardes, suspendues à des branches d’arbres, offrirent leurs chairs à la flamme.

Pendant ces préparatifs, ceux des sauvages qui n’étaient pas occupés à la préparation du repas, s’étaient assis en rond autour des feux. Aucun n’avait pris garde au jeune homme qui s’avançait et qui, maintenant, n’était plus qu’à quelques pas des plus rapprochés de la rivière.

Arrivé là, Roger s’arrêta et considéra pendant plusieurs secondes ceux qu’il venait visiter. Puis, avisant l’un d’eux qui paraissait être leur chef, il s’en approcha et le salua en s’inclinant.

Celui à qui le salut était adressé fit, de la main, un signe au sauvage assis à sa droite. Ce dernier se leva et alla s’asseoir un peu plus loin. Et le jeune homme, comprenant qu’on lui faisait une place, s’assit à côté du chef ; c’était bien, en effet, le chef de la bande.

Roger assis, on cessa de s’occuper de lui. Ceux qui étaient chargés de la préparation du repas continuèrent, les uns d’attiser les feux, les autres de surveiller la cuisson des outardes, pendant que ceux qui étaient assis restaient les yeux fixés sur la flamme, et que tous gardaient le plus profond silence.

Au bout de quatre ou cinq minutes, le silence commença à peser au nouvel arrivé. Alors, se tournant vers le chef, il demanda :

— Vous êtes des Algonquins, n’est-ce pas ?