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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/74

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bassadeur, soit comme otage, selon que les circonstances l’exigeraient.

Car Acaki, en ce qui regardait ses relations avec les Français, n’avait pas la conscience tranquille.

L’année précédente, le gouverneur de la Nouvelle-France, dans le but avoué de ramener la paix entre les différentes tribus sauvages, et dans le but secret d’obtenir quelque influence sur les Iroquois et de les retourner contre les habitants de la Nouvelle-Angleterre, avait réuni un conseil composé de représentants de la plupart des tribus sauvages qui peuplaient le Canada d’alors. Ce qui comprendrait, aujourd’hui, les provinces de Québec et d’Ontario, une partie des provinces maritimes et des États du Maine, du New-Hampshire, du Vermont et du New-York, avec, en plus, tout le territoire situé à l’ouest et au sud des grands lacs et qui était encore à peu près inconnu à cette époque.

Acaki avait pris part à ce conseil comme chef d’une tribu algonquine dont le village était situé dans le haut du Saint-Maurice.

Les délégués se réunirent à Québec et, comme toutes les assemblées, celles de nos jours aussi bien que celles de ce temps-là, ils crurent délibérer et prendre une décision. Mais ce fut une infime minorité qui imposa une décision prise d’avance. Cette minorité comprenait le gouverneur, l’intendant et trois ou quatre officiers, auxquels s’étaient joints quelques sauvages délégués des tribus établies à Lorette et à Sillery.

Cette minorité qui, avec ce que nous pourrions appeler l’élément flottant de l’assemblée — élément qui forme toujours une bonne partie de toute assem-