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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/83

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les remettre à flot, car la mer avait maintenant fini de baisser.

Il était quatre heures de l’après-midi. Acaki avait combiné son plan de manière à pouvoir profiter de la nuit, et du flux, pour remonter le fleuve jusqu’à aussi près de Québec qu’il serait prudent de passer la journée du lendemain.

Une fois les canots à flot, l’on s’embarqua, Roger prenant place avec le chef, et l’on se mit en route, faisant force d’avirons. Les ténèbres vinrent avant que l’on fût tout à fait au large et, le courant aidant, l’on arriva, vers minuit, à une petite anse, à peu de distance de l’extrémité supérieure de l’île d’Orléans et du côté sud. Car, pour éviter d’être vus ou entendus des habitants de Beaupré ou de Beauport, la flottille avait pris par le chenal du côté sud de l’île.

La bande campa dans cet endroit et, peu d’instants après son arrivée, chacun s’était installé pour passer le reste de la nuit et le jour suivant caché dans les bois, dormant et se reposant.

XII

VAINES RECHERCHES

À la demeure d’Étienne Chabroud, l’on était dans la plus vive anxiété. Quand, à la brune, on s’aperçut que Roger ne revenait pas, on crut d’abord qu’il était allé plus loin qu’il en avait eu l’intention en partant, ce qui aurait dérangé ses plans pour le retour.

Quand la nuit fut noire, la mère Chabroud, qui commençait à s’inquiéter, voulut envoyer à la recher-