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Page:Bouchard - Les Chasseurs de noix, 1922.djvu/94

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— Il faudrait que mon fils blanc eût un nom qui lui appartienne et qui signifiât quelque chose !… Quand nous serons rendus dans mon pays, j’assemblerai le conseil des Anciens, nous te donnerons un nom, puis nous t’adopterons dans notre tribu.

Roger répondit en souriant :

— Bien que le nom que m’ont donné mes parents m’ait suffi jusqu’à présent, je n’ai pas d’objection à ce que vous m’en donniez un autre et à ce que vous m’adoptiez dans votre tribu, pourvu que vous vous en teniez à notre marché.

Le chef réfléchit encore quelques instants, puis, le reste de la bande étant revenu avec les morceaux de l’orignal qu’ils voulaient emporter, il donna le signal du départ.

Dix minutes plus tard, la troupe était en route.

XIV

LES COUREURS DE BOIS CANADIENS

Le lecteur ne doit pas être surpris de la facilité avec laquelle Roger accepte toutes les propositions de l’Algonquin.

En premier lieu, il ne faut pas perdre de vue l’entourage au milieu duquel le jeune homme, qui, en fin de compte, n’était encore qu’un enfant, avait grandi. Depuis sa plus tendre enfance, les sauvages, surtout les Algonquins, ces fidèles alliés des Français, avaient toujours été mêlés aux récits qu’il avait entendus. Que ce fût des récits de pêche ou de chasse, de guerre, de voyages ou d’autres aventures, les sauvages y avaient toujours joué un rôle important.