Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traction, admirer ce beau lac que je n’avais traversé que dans l’obscurité ou sous la brume. Élevé de plus de quatre cents mètres au-dessus du niveau de la mer, sa plus grande profondeur est de cent quatre-vingt-quatorze mètres. Il a trente-cinq kilomètres de longueur sur une largeur moyenne de trois. Il est certainement un des lacs de la Suisse dont les rives sont le mieux peuplées ou le plus couvertes de villes, de villages, d’usines et d’habitations de plaisance. Les stations y sont fréquentes, et le trajet de l’une à l’autre n’est souvent que de quelques minutes.

Nous voici à celle d’Oberrieden ; c’est la troisième ou quatrième depuis Zurich. Des monts neigeux sont devant nous. Derrière, dans le lointain, se dessine la ville de Zurich. Sur la rive que nous côtoyons sont des vergers ; des vignes admirablement cultivées descendent de la colline jusqu’au fleuve. Un vapeur, le Républicain, nous croise ; il est chargé de soldats suisses se réunissant pour leurs exercices annuels. Comme d’habitude, un échange de saluts, de signes de chapeaux et de mouchoirs, accompagnés de vivats, se fait entre les deux bateaux.

À deux heures et demie, nous sommes à Horgen. Un peu plus loin, une presqu’île verte, qui s’avance dans le lac, s’offre devant nous ; on y distingue quatre à cinq petites maisons.

La rive ici présente moins de villages, mais les habitations isolées y sont nombreuses. Entourées de vignes, elles sont d’ordinaire placées sur de riantes collines et cultivées quelquefois jusqu’à la hauteur que couronnent les sapins dont la teinte noire contraste avec la verdure