CHAPITRE XIV.
Je débarque à quatre heures à Rapperschwyl. On m’apprend que la duchesse y est arrivée la veille, et qu’elle a reçu deux Français qui doivent y retourner le soir. Je lui écris. Comme j’allais envoyer ma lettre, le valet de chambre de la duchesse, qui se trouvait là, s’est offert de s’en charger, ce que j’acceptai.
Je me rase par précaution, et je fais bien, car ceci m’eût cruellement embarrassé plus tard. Ma barbe faite, je vais revoir ce pont qui traverse le lac et le plus long qui soit peut-être. Tout en bois, il n’est pas luxueux, mais il est utile, et l’on a de là une vue admirable.
Cependant je désirais fort obtenir mon audience pour le lendemain de bonne heure, afin de pouvoir gagner Bâle le même jour et la France le surlendemain, car j’en avais assez des voyages, et des lacs par-dessus la tête. On s’habitue très-vite à ce qui est beau, et à l’admiration succède l’indifférence.