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aimable. J’y vois aussi M. Peronny, avocat à Lyon, qui s’est fait remarquer dans plusieurs causes célèbres.

M. Turner, le secrétaire d’ambassade, malgré ses manières ultra-britanniques, gagne infiniment à être connu : c’est, comme je l’ai dit, un homme d’une instruction solide, et de beaucoup d’esprit. Je le présente au marquis et à la marquise Pallavicino, qui surent bientôt l’apprécier. Sa femme, qui a dû être fort jolie, est aussi des plus aimables.

Je vais, le soir, faire une visite à la princesse. Je la trouve à son piano, composant ; puis elle me prie de l’aider à corriger des épreuves, métier dans lequel je ne suis pas novice. L’arrivée de l’ambassadeur américain à la cour du roi d’Italie, M. John Daniel, interrompt notre travail. Beau cavalier, jeune encore, à ses yeux vifs et sa barbe noire on le prendrait pour un Portugais ou un Espagnol. Nous causons histoire et littérature, ce à quoi il s’entend parfaitement.

La princesse veut absolument que je descende du duc de Crèvecœur, un des héros de Walter Scott. Je cherche à la détromper à cet égard, mais elle n’en veut pas démordre, et la voilà faisant ma généalogie. Enfin elle se décide à nous chanter une romance qui vaut beaucoup mieux que son conte généalogique.

Le jeudi 8 septembre, j’ai pris ma douzième douche ; elle a duré vingt minutes. J’étouffais ; j’ai transpiré à percer draps et couverture. Si cela ne guérit pas mes douleurs articulaires, je ne veux plus entendre parler de douches ni d’eaux thermales.

La dame italienne, dont j’ai remarqué la beauté, se nomme la comtesse D. L. C. Elle habite Florence. À