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me est appelé à devenir une des plus belles paroisses du Saguenay.

À notre regret nous dîmes au revoir à St. Jérôme et nous nous dirigeâmes vers la demeure de M. Flanigan, agent de la compagnie de le baie d’Hudson au poste de Métabetchouan. Deux de nos compagnons de route, MM. Robertsen et Ross, qui y étaient rendus depuis le matin, nous attendaient, et M. et Mde Flanigan nous reçurent avec une exquise politesse et beau<coup d’urbanité,

La demeure de ce monsieur est admirablement bien située sur une élévation à l’embouchure de la rivière Métabetchouan ; on a devant soi le lac St. Jean qui a l’apparence d’une mer ; et c’est à cet endroit où se trouve sa plus grande largeur qui est d’à-peu-près 10 lieues, Dans un rayon de plusieurs milles de gros navires dans les hautes eaux pourraient passer tout près du rivage, et le site a été très bien choisi pour en faire un lieu de trafic et, plus tard, un endroit important.

Il y a deux siècles les pères Jésuites y avaient une mission florissante ; mais la chapelle qui existait il y a quelques années a disparu ; cependant le sol porte encore les traces de leurs défrichements.

On traverse en bac la rivière Métabetchouan qui est très pittoresque en cet endroit, et tout près je vis à l’ancre un petit vapeur appartenant à la puissante maison Price. Ce bateau sert à remorquer les bois jusqu’à la décharge du lac dans le Saguenay et à transporter les provisions destinées aux chantiers.

Nous arrivâmes à St. Louis vers 7 heures du soir, et après avoir fait un troisième discours à la foule accourue pour saluer M. Beaudet, nous crûmes prudent de prendre du repos.