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TROISIÈME LETTRE.

Pointe Bleue 25 août.

Je suis arrivé hier soir du township Normandin, et j’ai visité par conséquent toutes les paroisses qui bordent le lac St. Jean.

Lundi matin en partant de St. Louis de Métabetchouan nous sommes passés à l’embouchure de la rivière Ouiatchouan qui se décharge dans le lac St. Jean par une suite de cascades formant des pouvoirs d’eau d’une grande force. Ce mot Ouiatchouan signifie selon quelques uns « rivière qui fait des détours, » selon d’autres ce mot signifie « vois-tu la chute ? » En effet à un mille à-peu-près du lac la rivière tombe d’une hauteur de 236 pieds et les eaux bouillonnantes se précipitent avec une grande rapidité vers le lac.

À l’endroit où nous traversons la rivière sur un pont il y a des moulins en opération, et les cascades m’ont rappelé celles de la rivière Magog à Sherbrooke. Il y a similitude entre elles, et il n’est pas nécessaire d’être prophète pour prévoir qu’avec des communications par chemin de fer cet endroit est appelé à devenir un centre industriel important.

De la Ouiatchouan nous arrivâmes bientôt à la Pointe Bleue, ou Notre-Dame du Lac, dans le township Roberval. Que le lac est beau vu de cette pointe et quel endroit charmant ! Nous sommes reçus à bras ouverts par M. et Mme Euloge Maynard, et leur maison est mise à notre disposition avec une grâce charmante et une libéralité qui vient du cœur. Nous nous promenons sur les galeries qui entourent cette