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À 4 heures du matin, hier, M. Euloge Maynard qui se multipliait pour nous rendre le voyage agréable sonna le réveil, et à 5 heures, nous traversions la rivière en bac pour nous diriger vers le township Normandin, Dans le township Parent nous côtoyâmes l’espace de plusieurs milles la Chamouchouane, et laissant les derniers établissements, nous pénétrâmes danis Normandin par le chemin de colonisation qu’ont fait faire le gouvernement et la société de colonisation organisée à Québec par le député de Saguenay, M. Beaudet. À 10 h a. m. les hourras des défricheurs accueillirent notre arrivée et nous prîmes un succulent déjeuner sous la tente, car il n’y pas de maison en cet endroit. Un mât avait été planté pour la circonstance à l’extrémité du chemin et on hissa le pavillon en l’honneur des excursionnistes,

S’il fallait juger de la qualité du terrain par l’espèce d’arbres qu’on y remarque, on serait porté à se tromper.

En effet contrairement à ce qui se remarque ailleurs, au lieu de beaux bois francs, il n’ya que des épinettes et du sapin. Cependant la qualité de la terre est superbe ; c’est une terre forte d’une richesse extraordinaire, et qu’autrefois les eaux du lac recouvraient ; en un mot c’est de l’alluvion. On n’y voit point de roches, et le défrichement est rendu facile par le fait que les arbres ne sont que plaqués sur la terre, c’est-à-dire que les racines ne pénètrent point avant dans le sol.

Ce township a une superficie de 50 milles sur lesquels il y a environ 30000 acres de terre arable. Le défrichement de Normandie a été confié par le gouvernement à la société de colonisation de la vallée du