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UNE DE PERDUE

CHAPITRE XLI.

après la bataille.


St. Luc vit bien qu’une bataille aurait lieu. Comme il n’avait aucun intérêt à rester dans le village, ayant appris que Meunier était parti la veille, pour porter des ordres au camp de St. Charles ; pensant que d’ailleurs sa présence pourrait donner lieu à des soupçons malveillants, il résolut d’aller au village de St. Charles pour y voir Meunier. DesRivières lui avait raconté tout ce qu’il avait pu recueillir de renseignements sur Madame Rivan. Il n’y avait aucun doute qu’elle vivait encore, elle avait été vue s’embarquant à bord d’un bateau à vapeur à Montréal, quelques semaines auparavant. Satisfait sur ce point, il ne restait qu’à la trouver ; Meunier, disait DesRivières, croyait être certain qu’elle demeurait à Maska.

St. Luc, après avoir vu par lui-même à ce que son cheval fut bien frotté, étrillé, soigné, se fit donner à déjeûner. Quand il fut jour, il monta à cheval et partit pour St. Charles.

Nous ne décrirons pas la journée du 23 Novembre 1837, dans laquelle cinquante braves, armés de mauvais fusils de chasses, tinrent en échec près de huit cents hommes de troupes réglées, commandés par le colonel Gore, depuis neuf heures du matin jusqu’au soleil couchant, et les forcèrent à retraiter.

Si le docteur Nelson eut voulu les poursuivre durant leur retraite qui était une fuite, il eut pu les