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UNE DE PERDUE

annonçait que St. Luc n’était pas indifférent au confort de celle qu’il devait accompagner, dans une mission de dévouement pour un frère, et de zèle pour la cause qu’elle avait embrassée.

— Je vous ai fait attendre, M. de St. Luc, dit la jeune femme, en prenant la main qu’il lui offrait pour l’aider à monter dans la voiture.

— C’est que, voyez-vous, je mets encore plus d’empressement à accomplir le moindre de vos devoirs, que vous n’en mettez vous-même à servir la cause pour laquelle vous vous dévouez.

— Jusqu’ici je ne puis me plaindre ; mais ce zèle n’est pas encore bien vieux, pensez-vous qu’il pourrait supporter une bien longue épreuve ?

— Toute ma vie…

— Ah ! Ah ! je vous arrête ; c’est trop long, dit-elle, en riant, je pourrais, si je voulais, vous rappeler certaines choses qui ont à peine quinze jours d’existence, mais qui déjà Sont sorties de votre mémoire.

— Que voulez-vous dire ?

— J’ai reçu une lettre d’une certaine petite cousine, qui s’appelle Hermine.

— Est-ce que je la connais ? Est-elle de Québec ?

— Je ne dis pas… Mais ne parlons pas de cela pour le présent ; ne m’interrogez pas, je ne pourrais pas vous répondre. En ce moment, les instants sont si précieux, qu’il faut que vous me pardonniez si je vous prie de me conduire rapidement. La vie de mon frère est en danger. Nous avons beaucoup de chemin à faire.

— Où faut-il aller ?

— Rue de la Montagne ; je vais vous enseigner la route.