Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/18

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De ne pouvoir aimer et d’être jeune encore,
Je peux tromper enfin l’ennui qui me dévore,
Croyant dans le silence et dans l’obscurité
Voir soudain apparaître un fantôme attristé
Qui me prend par la main, me regarde et m’embrasse
Avec un air si doux et d’une telle grâce —
Je crois sentir mon cœur battre comme autrefois.
Seul, pensant vous parler, j’ai des pleurs dans la voix ;
De nos chers souvenirs j’ai l’âme parfumée,
Et je vous aime encor de vous avoir aimée.