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Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/24

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Et peu à peu, sentant qu’elle va s’assoupir,
La tête et les deux seins rejetés en arrière,
Laissera dans son corps s’infiltrer la lumière.




Mais la brise marine est fraîche, les mouettes
Planent dans la clarté du pâle crépuscule,
Et la paisible mer en déferlant ondule,
Comme un ruban moiré, sur la plage muette.

Éveillez-vous, beaux yeux d’argent de la nuit brune,
Ouvrez-vous sur la mer, palpitez dans l’espace,
Joyeuses et riant à la voile qui passe,
Étoiles, doucement naissez une par une !

Je vous regarderai tremblantes, incertaines,
Surgir à l’horizon dans une brume exquise ;
Puis vous resplendirez, et mon âme conquise
Vous aimera d’amour comme des sœurs lointaines.