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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/126

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N’est-il donc plus pour nous que d’obscurs phénomènes
Emportés à travers le temps illimité ?
Non : je sens vivre encor dans les âmes humaines
Le désir d’une stable et suprême Unité.
Si rien ne survit plus de l’hymne que la terre
Pour ses jeunes dieux a chanté,
Peut-être qu’une foi plus pure et plus austère
N’est pas tout à fait morte en nous.
Si je pliais mes durs genoux,
Je ne sais quel parfum d’amour et de mystère
N’embaumerait-il pas mon âme solitaire ?
Seigneur, qui que tu sois, je demande bien peu.
Ne m’abandonne pas ; daigne une fois m’entendre ;
Viens répondre à ce cœur douloureux et trop tendre,
Car il faut que j’adore, et j’ai besoin d’un Dieu.


                              * * *


Est-ce toi, Dieu des Juifs, Dieu fort, Dieu des armées,
Que sur leurs ailes enflammées
Portent les Khéroubîm ; est-ce toi, Dieu jaloux