Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qui souhaites parfois que le monde périsse,
L’ayant créé de rien par un libre caprice ;
Est-ce toi, pourvoyeur des vautours et des loups,,
Toi qui t’acharnes sur les hommes,
De quelque nom que tu te nommes,
Elohim, Jéhovah, terrible Adonaï,
O Dieu tonnant du Sinaï,
Est-ce toi qui feras, sur mon âme épuisée,
Pleuvoir la céleste rosée ?

Est-ce toi, Dieu voilé qu’adorent les chrétiens ?
Je t’ai prié ; je t’appartiens.
Ali ! si j’entrevoyais ton visage sublime !
Mais tu restes pour nous l’impénétrable abîme.
Seigneur, on me l’a dit souvent :
Les étoiles, par toi, se meuvent en cadence ;
A la brebis tondue, ô Dieu, ta Providence
Mesure les souffles du vent.
Mais je vois triompher l’injuste violence.
Est-ce qu’un glacial silence
Enveloppe ton trône ? ou le chant des Esprits
Te défend-il contre nos cris ?