Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/186

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Avant qu’on te fît Dieu, tu fus pour Simon-Pierre
Le Messie attendu, le Prince de la paix.
D’autres virent en toi la Parole première,
Le Verbe né de Dieu, l’éternelle Lumière
Descendue en la nuit de nos songes épais.

La tendresse du monde acheva ta victoire :
Tu fus Dieu même, égal du Père et de l’Esprit.
Depuis lors, tu siégeas sur un trône de gloire
En restant parmi nous l’hostie expiatoire ;
Et tous furent le corps saignant de Jésus-Christ.

Mais nous, rajeunissons les symboles antiques !
L’humanité, voilà ce Verbe auguste et cher.
Oui, qu’elle soit la vigne et le froment mystiques !
Et pour elle entonnons de suprêmes cantiques,
Nous, ses membres vivants et sa visible chair.

Judas trahit mon Christ, et Pierre le renie ;
Mais lui, calme, il attend son heure. Il doit entrer
Dans la maison de Dieu, dans la joie infinie ;
Il doit, après sa lente et cruelle agonie,
Échapper au sépulcre et se transfigurer.