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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/200

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Du moins il me fallait quelque puissante idée
Par qui mon âme fût longuement possédée,
Un magnifique amour, je ne sais quel bonheur
Pour exalter ma vie et me grandir le cœur.
Et, lorsque j’eus goûté sur la terre fleurie
Des heures de suave et tendre rêverie,
Puis caressé le songe éternellement beau
D’un mystique hyménée au delà du tombeau,
Je compris que le peuple inquiet de mes frères,
En proie aux sombres flots, battu des vents contraires,
Mais qu’un sublime espoir vient parfois ranimer,
Par-dessus toute chose est ce qu’il faut aimer.

Ne te lamente pas, homme des nouveaux âges,
Parce que dans les yeux des voyants et des sages
Les rêves du passé ne resplendiront plus.
N’épuisant point sa force en labeurs superflus,
L’esprit, plus sûrement, maîtrisera le monde.
Nous pouvons nous unir dans une foi profonde.
Avant que les trésors du temps nous soient ouverts,
Croyons que dans les flancs du robuste univers
Rien ne peut dessécher les germes de la vie.
Homme, que désormais ton âme glorifie