Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/219

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Tel, s’élevait ton chant vers le Père sublime
Qui se recueille sous d’impénétrables voiles
Pour engendrer sans fin le Sauveur de l’abîme,
L’Enfant mystérieux qu’adorent les étoiles.

L’arc-en-ciel diaprait vos flottantes écharpes,
O Vertus, radieux Esprits, Trônes de flamme !
Et l’orgue au chant profond, les clairs accords des harpes,
Les rayons, les parfums, tout devenait mon âme.

Mystiques voluptés, fleurs aux pures corolles,
Je respirais en vous l’essence de Dieu même ;
Vous n’étiez pas, ainsi que nos froides paroles,
Un effort douloureux vers notre fin suprême…

Je me suis souvenu de ces heures bénies
En écoutant les sons de l’orgue magnifique,
Soutenu par un vol flamboyant de Génies
Qu’enivre la beauté de ton chant séraphique ;

Et, loin du Paradis, d’où le remords m’exile,
Reconnaissant tes yeux, je te dis à voix basse :
« Ame délicieuse, es-tu sainte Cécile,
Et viens-tu me sauver, Rose pleine de grâce ? »