Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/252

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LA VOIX

Qui donc est loin de Dieu ? Quelle âme solitaire
Ne frissonne parfois au souffle du mystère ?
Qui n’a pleuré devant le ciel immaculé ?
Un songe magnifique ou le désir ailé
T’emportera, Jésus, au fond du sanctuaire
Où, caché par le vol des Esprits de lumière,
Dans sa félicité respire l’Éternel.
Lorsque renaît le soir paisible et solennel,
Dont le silence est cher à ton âme lassée,
N’as-tu pas un secret témoin de ta pensée ?
Si tu vis pour le bien, ton Dieu repose en toi.
Quand l’amour t’exaltait au-dessus de la Loi,
Tu sentais sa présence et tu disais : Mon Père !…
Ne blasphème-t-il pas, celui qui désespère ?


LE CHRIST

Qui me parle ? Mon cœur tressaille à cette voix.
Si de ton lumineux royaume tu me vois,
O Seigneur, prends pitié de ma détresse affreuse.
Ai-je entendu la Voix sublime et bienheureuse
Qui s’éleva, mêlée à de lointains accords,
Lorsque l’eau du Jourdain ruisselait sur mon corps ?