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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/16

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œuvre sacrée. Alors, comment ne pas étudier avec nue pieuse attention les doctrines que le génie de l’homme a édifiées, quand la science n’était pas assez puissante pour le détourner des rêves où se complaisait son esprit, et qui lui tinrent si fortement au cœur ? Si au contraire tout sentiment religieux doit s’éteindre, hâtons-nous de fixer le souvenir de certains états de l’âme que plus tard on ne comprendra pas. Par l’intuition comme par la science mettons en lumière le vrai sens des religions qui, d’après les textes seuls, seraient lettre morte pour nos descendants.

Cette œuvre de résurrection, possible encore aujourd’hui, ne l’était pas avant notre siècle. Tant que la foi catholique fut toute puissante, on n’eut pas le droit de discuter ses origines et les autres religions ne purent être étudiées dans un esprit de justice. Ceux qui l’attaquèrent violemment, au nom de la science et de la liberté, furent aussi mal placés que les esprits demeurés fidèles au dogme pour juger sainement le passé religieux de l’humanité. Il importait de ne pas former son opinion d’après quelques abus, mais de mieux étudier les faits pris aux véritables sources. C’est à quoi servirent de nobles travaux qui ont renouvelé la science du langage et permis de grouper les croyances, en