Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/63

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emblèmes modernes affublés de satinettes Polignac. Au rebours de la logique et du bon sens, tel bouquin malotru, orthodoxe et sévère d’aspect, s’ouvre tout à coup sur un parterre de fleurettes gaies, pimpantes, comme une mondaine cachant sous un domino sombre une merveilleuse parure de bal.

D’autres, qui se contentent d’un jansénisme cénobitique dans ce qui se voit, emprisonnent au dedans, ainsi qu’en une boîte, toutes les surprises des mosaïques, les dentelles d’or, les emblèmes finement rechampis de polychromies. Tels enfin, plus audacieux encore, plus inventifs, inscrivent au revers du plat, sur la partie jadis dédaignée, à peine regardée, les esquisses précieuses, les décorations japonaises traitées en aquarelle, une vignette empruntée au texte du volume. En moins de dix ans, la passion des doublures s’est fait la part prépondérante ; on abandonnerait peut-être la reliure en elle-même, en la réduisant à son expression concrète, que ses revers n’en perdraient ni un luxe ni une folie.

Le meilleur en ceci, c’est de nous distinguer absolument de nos devanciers, de nous faire une