Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/72

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Les réserves de durée probable une fois écartées, il est juste de reconnaître à la soie une supérieure puissance de meubler l’antichambre d’un livre fringant d’allure. Mais à quoi bon imposer aux publications récentes, absolument neuves, vierges de maculatures, les tons défraîchis et vieillots de choses d’autrefois ? Tout aussi bien que jadis, les fabricants fournissent à nos décadences les soies, ou les moires délicieuses, provocantes ou timides, ombrées de tous les tons dégradés du prisme, irisées comme des arcs-en-ciel. Au regard des productions anciennes, elles gagnent en éclat, en fraîcheur et en nouveauté. La recherche des couleurs effacées se localise pour l’instant chez les tapissiers pour mobiliers de province, c’est dire que la folie en passe ; le livre moderne est bien près de la proscrire. En lieu de ces vieilleries, nous possédons de suaves dérivés des couleurs fondamentales, des compléments merveilleux aux nuances des maroquins ; bleus lavés, bleus geai, violets iris, verts acacia, vert dauphin, vert russe, et toute la gamme des tons neutres, nickel, pain brûlé, figue, furet, aubergine, que sais-je encore ? Dans la poursuite du document absolument daté,