Page:Bouchot - De la reliure, 1891.djvu/73

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sans une note discordante, sevré d’anachronismes, ce sont ces gaietés actuelles que nous recommanderons aux amoureux du livre contemporain. L’étoffe ancienne s’en ira aux ouvrages de son temps ; mais là encore elle marquera une fantaisie moderne, car les curieux d’autrefois n’usaient que de tabis ou de moires spéciales.

Pour ce qui est de la doublure peinte, lavée d’aquarelle ou de sépia, elle est aussi une innovation récente. À ce compte elle doit être réservée aux productions du jour, et ne s’aller pas égarer sur des antiquailles. Son grand mérite c’est de jeter une tache claire et vibrante à l’introït, et d’être mieux que tout une préface naïve ou solennelle à un volume. À présent que les dessins originaux du vignettiste s’emprisonnent couramment dans les feuillets, et que même pour les curieux d’objets uniques, on ajoute quelque motif particulier de décoration sur le faux titre, la doublure peinte arrive très à point pour compléter la toilette générale d’une œuvre ainsi caressée. Néanmoins, ici comme en toute chose, il y a un écueil, un gros Charybde à tourner, si l’on ne veut virer en plein ridicule. Que si par hasard vous imaginiez de cueillir en Chine une