Page:Bouglé - Qu’est-ce que la sociologie ?, 1921.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
QU’EST-CE QUE LA SOCIOLOGIE ?

que par certains côtés de leur activité, comme on appartient à un club ? Dépendent-ils d’une société unique, comme le sauvage de son clan, ou de plusieurs à la fois, comme l’ouvrier de son corps de métier, de sa famille, de sa patrie ? Leur société est-elle inorganisée, comme une réunion électorale, ou organisée, comme un régiment ? Cette organisation les subordonne-t-elle ou les met-elle sur un pied d’égalité ? — De toutes ces questions dépendent et la quantité et la qualité des rapports sociaux.

En un mot, une société m’étant donnée, je devrai, pour la spécifier méthodiquement, me demander par exemple si elle est grande ou petite, durable ou momentanée, homogène ou hétérogène, totale ou partielle, organisée ou inorganisée, hiérarchique ou égalitaire, etc. Et, sans doute, bien d’autres espèces de sociétés peuvent être distinguées. Celles que nous avons rapidement assemblées suffisent à nous donner une idée d’un monde de formes non moins riches et non moins complexes que les formes végétales, — le monde des formes sociales.

Mais une science ne saurait se contenter de classer des formes : elle veut découvrir, entre certains phénomènes donnés, certaines relations constantes, et prouver que les uns varient en fonction des autres. C’est ce que la sociologie pourra tenter d’établir en observant les conséquences des formes qu’elle aura classées.

À vrai dire, si l’on voulait décrire dans l’ensemble,