s’ils en devaient être la prophétie. — Une petite fille pianotait des sonates et ma mélancolie s’en extasia. — Devant mes amis les plus familiers, toujours je parus d’une placide douceur dans l’instant même qu’une extrême fièvre me consumait. Mais à combien d’expéditions, d’embûches, de saccages ai-je pris part ? Tour à tour lacustre et urbain, boucanier, matelot ou pasteur, mes destins furent particuliers, j’ai tout resse.iti et vécu, je devins le guerrier épouvantable de plaies, le magnifique et bel amant, le seigneur délicieux et fade.
Comme je vous ai aimées, Pulcinella, Annie et toi Chloé, ô languissante, quand le blanc printemps entra dans le parc. — Le ciel était gai comme un myosotis. — Au long des rouges berges caillouteuses, des hommes passaient, traînant des bateaux sur le fleuve. — Blêmissant des saules clairs s’agitaient et bruissaient. — Quoiqu’Amaryllis ait fui sous les saules, un amour nouveau l’a conduite vers moi. — La tendre étreinte de sa beauté est merveilleuse.—Au matin parmi de hautes grottes, une fuite de nymphes s’effaroucha, une aube fleurie et vaporeuse laissa scintiller ses flottantes écharpes de sourires.
Au bord du lac Léonore vint, cueillit des joncs. Les brises déplorèrent la mort du héros. Une glauque feuille toute crispée se détacha, brilla. Des ménétriers ont de fines flûtes creuses et acides, de fraîches musettes et des chalumeaux acérés. Un futile concert éveilla les champs. Au seuil des cavernes, couvertes de lichens, tintèrent des clochettes de rosée. Une source poudroie émerge des menthes. Des vents ont chassé les ténèbres. Eucharis rose et indolente, a passé en souriant, non loin. Et la petite Fanny aux yeux d’avril !