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Page:Bouhélier - L’Hiver en méditation, 1896.djvu/266

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tailleurs de pierre qui maintiennent dans leur harmonie l’épaisseur plâtreuse des maisons, les blanches pentes des monts où roule entre une roche, le substantiel torrent des blés, les mers vertes dont le pur mouvement moutonne sur le sable étendu, le silence des hameaux de tuile qui brillent tristement dans l’attente des hommes, depuis le matin jusqu’au crépuscule, toutes les circonstances du repos, de la naissance et de la mort, strictement, cela est beau. — Qui le dira ? qui le <lira ? — Vous ou moi-même. — Mais peu importe.

L’émouvante beauté despoètesne semesurenullement À leurs séductions vives. Afin d’acquérir quelque illustration de singuliers dons nè sont pas utiles. La gloire dont s’embellissent les hommes est égale à leur innocence. Jadis nous leur souhaitions de chimériques vertus d’ime teinte très spécieuse et particulière. Je désire que vous empruntiez l’autochtone beauté d’une nation.

Comme nos sentiments nous portent l’un et l’autre à rêver de spéciaux desseins, pourquoi ne point les accomplir ? Quand nous sommes pleins de complaisance à l’égard des agneaux, des pommes et des panthères, rien de plus facile que de les chanter, et avec eux les lardiniers, les pâtres. — Attachons-nous à un métier. Le bruit des blanches rames sur les flots et les râteaux dans la prairie peuvent scander de sublimes -poèmes. Ici et là-bas, partout et toujours, Dieu lui-même attend, avec fièvre, que les poètes, enfin, deviennent les frères des hommes !

Je pense à Pindare, à Hésiode. Voilà des patrons de -corporation. Ceux-ci nous réhabilitèrent. Leur génie -était régional, professionnel et héroïque. Hésiode, Pindare,