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TEMPS MODERNES. 303


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avec 2000 h. environ et 3 navires de Gênes en Sicile, après avoir donné sa démission de député et de général dans l'armée piémontaise (5 mai) ; il débarque à Marsala le 10 ; le 14, il prend la dictature de l'île au nom de Victor-Emmanuel. — Prise de Palerme par Garibaldi ; bombardement de la ville et de la citadelle par la flotte royale (27 mai). — Le roi de Sardaigne signe le traité relatif à la cession de la Savoie et de Nice (11 juin) ; la France prend définitivement possession de ces provinces le 14. — A Naples, ministère Spinelli ; la constitution de 1848 est remise en vigueur ; convocation des chambres pour le 10 septembre ; la direction de la police est confiée à M. Liborio Romano, ancien avocat longtemps exilé en France. — Tentative de réaction militaire (15 juillet), modifications dans le ministère ; le général Pianelli prend le portefeuille de la guerre, et M. Liborio Romano celui de l'intérieur. — Garibaldi occupe la ville de Messine, moins la citadelle (25 juil.). — Il débarque dans le royaume de Naples, à 12 lieues de Reggio, près de Melito ; occupation de Reggio (19 août). — Le roi François II abandonné de ses ministres quitte Naples pour se rendre à Gaëte, ou refuse de le suivre la marine napolitaine (6 septembre). — Commencement de l'insurrection dans les Marches et l'Ombrie ; entrée de Garibaldi à Naples, sans ses troupes (6-8 sept.). M. Liborio Romano conserve le ministère de l'intérieur et prend la présidence du Conseil.

Ultimatum du comte de Cavour adressé au saint-siége ; il exige que celui-ci congédie les troupes étrangères qui sont à sa solde (7 sept.) ; réponse négative du cardinal Antonelli, le 11. — Invasion des États de l'Église par les troupes piémontaises (11 sept.). — Bataille livrée par le général Cialdini près de Castelfidardo ; les 4000 Italiens de l'armée du saint-siége ayant refusé de se battre, 7000 Français, Belges, Allemands et Suisses tiennent tête pendant 2 ou 3 heures à 12 ou 15 000 Piémontais ; mort héroïque du général Pimodan commandant l'avant-garde de l'armée papale ; le général Lamoricière se retire sur Ancône. — Dissolution de l'armée papale ; le vice-amiral Persano arrive avec la flotte napolitaine devant Ancône. Ouverture du bombardement (18 sept). — Dans la nuit du 21-22, les troupes royales reprennent Cujazzo, après avoir fait éprouver de grandes pertes aux garibaldiens. — Le général sarde Cialdini passe à Ascoli la frontière napolitaine et occupe Teramo (23 sept). — Ancône se rend aux Piémontais. Le général Lamoricière est fait prisonnier de guerre avec la garnison (29 sept.). — Prise de Capoue par les troupes sardes (2 nov.). — Les troupes napolitaines sont attaquées au delà du Garigliano par les troupes sardes avec l'aide de l'escadre sarde-napolitaine et mises en déroute. Une partie d'entre elles (15 à 20 000 h.) se retirent sur le territoire romain, où elles sont désarmées. — Investissement de Gaële (3 nov.). — Entrée à Naples de Victor-Emmanuel ; il annonce par une proclamation qu'il prend possession de la souveraineté des Deux-Siciles, qui lui a été conférée par le suffrage universel (7 nov.) — M. Farini est nommé lieutenant-général à Naples, et M. de Montezemolo en Sicile. — Mécontentement, exigences et retraite de Garibaldi dans l'île de Caprera. — La réaction contre le gouvernement sarde prend de l'extension dans les provinces napolitaines (14 nov.) ; le 27,1'état de siège est prononcé contre les provinces soulevées (Abruzzes etc.).

Continuation du démêlé entre le Danemark et l'Allemagne. La diète de Francfort déclare renoncer au projet d'exécution préparé par la résolution fédérale du mois d'août 1858, à condition qu'en attendant l'établissement d'une constitution


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définitive, les projets de lois présentés au rigsraad le seraient également aux états du Holstein et du Lauenbourg. — Prétentions envahisantes du gouvernement prussien qui affiche ouvertement l'intention de prendre en main la défense de la population allemande du Slesvig suivant lui opprimée.

— M. Hall, ministre des affaires étrangères du roi de Danemark, établit que son souverain s'est parfaitement conformé aux intentions royales exprimées dans les dépêches échangées entre le Danemark et les puissances allemandes en 1850 et 1852, que non-seulement les états provinciaux avaient été rétablis pour le Slesvig, mais que ceux-ci avaient été investis d'un vote délibératif pour les affaires provinciales, que la décentralisation avait été poussée à ce point qu'on avait séparé les revenus propres du duché des revenus communs de la monarchie. — Que quant aux députés holsteinois, ce n'était pas le gouvernement du roi qui les avait fait sortir du rigsraad, mais la diète de Francfort elle-même, etc. — Intervention de lord Russell entre le Danemark et les puissances allemandes.

Commencement de l'agitation en Pologne ; le 29 novembre, on célèbre dans l'église des Carmélites le 30e anniversaire de la révolution de 1 830, le gouvernement veut s'opposer par la force à cette cérémonie ; nombreuses victimes. — Toute l'année 1860 est consacrée à l'accomplissement du grand acte de l'abolition du servage en Russie.

En Turquie, les Bulgares se séparent du siège de Constantinople ; un certain nombre d'entre eux s'unissent à l'Église romaine à la condition de conserver comme les Arméniens et les Grecs d'Asie les rites et usages orientaux. — Immigration dans la Turquie des Tartares de la Crimée et du Caucase.

— Massacre des chrétiens dans la montagne et à Damas par les Druses. Belle conduite d'Abd-el-Kader. — Les consulats étrangers, à l'exception de ceux de l'Angleterre et de la Prusse, sont incendiés ; le consul des Pays-Bas est tué, le consul américain est blessé (9-16 juil.). Initiative de la France pour une intervention européenne ; adhésions spontanées des grandes puissances ; envoi dans le Liban de 6000 hommes sous le commandement du général de division Beaufort d'Hautpoul. — Convention du 5 septembre entre les puissances au sujet de l'intervention en Syrie ; Muchir-Ahmed Pacha, ex-gouverneur de Damas, ainsi que les deux officiers commandant à Hasbeya et Deir-el-Kamar pendant le soulèvement des Druses, Osman bey et Abdul-Selim bey sont condamnés à mort et fusillés (8 sept.). — Une commission européenne est chargée d'aviser aux moyens de réorganiser la Syrie de façon à prévenir le retour de pareils massacres et d'estimer les indemnités à accorder aux familles des victimes.

Ultimatum adressé par l'Angleterre et la France au gouvernement chinois pour lui demander satisfaction à cause des événements du Peïho (9 mars) ; il est renouvelé le 25 avril. — Débarquement des troupes alliées à l'embouchure du Peïho et commencement des hostilités (1er août).

— Attaque et prise des forts du Taku par les alliés (21 août). — Marche des alliés sur Pékin (8 sept.). — Victoire des alliés sur la cavalerie tartare à Tchang-Kia (18 sept.). — 2e victoire des alliés à Palikao (21 sept.). — Prise de Pékin (13 oct.). — Paix de Pékin (26 oct.). — Le 2 novembre est signé entre l'empereur Alexandre et la Chine un traité de la plus haute importance qui ouvrait complètement la Chine aux Russes.

En Cochinchine, Saigon est déclaré possession française (2 fév.). — Dans les Indes britanniques, lord Clyde, dans son ordre du jour, déclare que _ l'expédition contre les rebelles du Nipal est terminée (16 janv.).