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Restaut, Vaillant, d'Agincourt, etc. — Anc. capitaine des Bellovaci, dans la Belgique 1re. Elle se rendit à César sans coup férir (57 ans av. J.-C.), fut ravagée par les Normands en 850 et à d'autres époques et se constitua en commune en 1099. Assiégée par les Anglais en 1443, et par Charles le Téméraire en 1472, elle fut sauvée la 1er fois par l'héroïque dévouement de Jean Lignière, et la 2e par le courage de Jeanne Hachette, à qui une statue a été érigée sur la principale place en 1851. La ville fut ravagée par un fort incendie en 1810.

BEAUVAIS (J. B. Ch. Marie de), prédicateur, né en 1731 à Cherbourg, mort en 1790, prêcha avec un grand succès à la ville et devant la cour ; fut nommé évêque de Senez, se démit de son siége en 1783, et revint vivre à Paris, où il fut député aux États généraux de 1789. On a de lui des sermons, ainsi que des oraisons funèbres, qui occupent un rang honorable après les chefs-d'œuvre des grands maîtres : on remarque surtout celle de Louis XIV. Ses sermons ont été imprimés à Paris en 1806, 4 vol. in-12, par l'abbé Galard. Par la figure comme par le genre de talent, ce prédicateur rappelait Fénelon.

BEAUVAIS (Vincent de). V. VINCENT.

BEAUVARLET (Jacques-Firmin), graveur né à Abbeville en 1731, mort en 1797, grava d'après Luc Jordaens, Carle Vanloo et de Troy, eut une grande vogue de son vivant et fut admis à l'Académie dès 1765. Il avait un talent aimable et visait surtout au gracieux. On recherche encore ses gravures.

BEAUVAU, vge du dép. de Maine-et-Loire, à 26 k. S. E. d'Angers, dans une belle vallée, a donné son nom à une seigneurie qui devint marquisat en 1664.

BEAUVAU (maison de), anc. et noble famille de l'Anjou, naturalisée depuis en Lorraine, et dont l'illustration remonte au Xe siècle. Elle compte parmi ses membres des maréchaux, des dignitaires de l'ordre de Malte, des ambassadeurs, des ministres, des prélats, des écrivains, etc. Nous citerons : René de Beauvau, qui accompagna Charles d'Anjou en 1226 à la conquête du roy. de Naples et devint son connétable. — Henri, baron de B., qui, à la fin du XVIe siècle, combattit en Allemagne pour l'électeur de Bavière, puis contre les Turcs, et fut ambassadeur du duc de Lorraine à la cour de Rome : il a écrit une relation de ses campagnes, Nancy, 1619. — Marc de B., prince de Craon et du Saint-Empire, grand d'Espagne, né en 1679, mort en 1754. Il fut gouverneur du duc François de Lorraine, depuis empereur, et administra pour ce prince, avec titre de vice-roi, le grand duché de Toscane. — Charles-Juste, duc de B., maréchal de France, né à Lunéville en 1720, mort en 1793. Entré comme volontaire au service de la France, il se distingua sous le maréchal de Belle-Isle au siége de Prague en 1741, commanda en chef les troupes envoyées en Espagne en 1762, fut en 1783 gouverneur du Languedoc, puis de la Provence, où il fit bénir son administration, reçut en 1783 le bâton de maréchal, et entra en 1789 au ministère, où il ne resta que cinq mois. Il était de l'Académie française et de celle della Crusca. — Marc-Étienne-Gabriel de B., prince du St-Empire, 1773-1849, se rallia à Napoléon, fut un de ses chambellans, et fut élevé à la pairie par Louis-Philippe en 1831. — Son fils, Charles-Juste-Victor (1793-1864), fit avec honneur les campagnes de l'Empire et fut appelé au sénat en 1852. — René-François de B., d'une branche cadette, né en 1664, m. en 1739, archevêque de Toulouse et de Narbonne présida vingt ans les États de Languedoc. On doit à ses encouragements la Description du Languedoc par les Bénédictins de St-Maur, 5 vol. in-fol.

BEAUVILLE, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 22 kil. N. E. d'Agen; 462 hab.

BEAUVILLIERS (François-Honorat de), duc de St-Aignan, 1607-1687, suivit la carrière militaire, se signala aux siéges de Dôle et de Landrecies (1637), combattit la Fronde (1653) et devint gouverneur de la Touraine. Il jouit d'une grande faveur auprès de Louis XIV et s'en servit pour protéger les gens de lettres. Il était de l'Académie française.

BEAUVILLIERS (Paul, duc de), fils du préc., né en 1648, mort en 1714, servit quelque temps dans les armées et se concilia l'estime de Louis XIV par ses vertus austères. Le roi le nomma en 1685 président du conseil des finances, et lui confia l'éducation du jeune dauphin, duc de Bourgogne, puis celle du duc d'Anjou (Philippe V), et du duc de Berri. Beauvilliers s'adjoignit Fénelon, dont il devint l'ami; et lorsque l'archevêque de Cambray eut été disgracié, il ne craignit point de lui rester fidèle. Nommé en 1691 ministre d'État, il donna au roi de sages conseils et fut d'avis de ne point accepter pour son élève le trône d'Espagne. Il eut la douleur de voir expirer le duc de Bourgogne à la fleur de l'âge (1712), et survécut peu à un coup si cruel.

BEAUVOIR, ch.-l. de cant. (Vendée), à 50 kil. N. O. des Sables-d'Olonne, à 4 kil. de la mer; 459 hab. Petit port, joint à la mer par un canal de 4 k. Jadis la ville était sur la côte même.

BEAUVOIR-SUR-NIORT, ch.-l. de cant. (Deux-Sèvres), à 15 k. S. de Niort; 1074 hab.

BEAUVOISIS, Bellovaci, petit pays de l'ancienne France, au S. de la Picardie et au N. du Vexin français, avait pour ch.-l. Beauvais, et pour villes principales Clermont, Liancourt, Fitzjames, Gerberoy, Boufflers, Beaumont. Il appartint d'abord au gouvt de Picardie, pris à celui de l'Ile-de-France; il fait auj. partie du dép. de l'Oise.

BEAUZÉE (Nic.), grammairien, né à Verdun en 1717, mort à Paris en 1789, fut professeur de grammaire à l'École militaire, et devint membre de l'Académie française. Il fut chargé, après la mort de Dumarsais, de rédiger les articles de grammaire dans l’Encyclopédie. Ses principaux ouvrages sont : une Grammaire générale, 1767, ouvrage profond, mais dans lequel on trouve une métaphysique quelquefois obscure et trop subtile; une édition augmentée des Synonymes de l'abbé Girard, enfin des traductions de Salluste, 1770, et de Quinte-Curce, 1789, estimées pour l'exactitude.

BÉBÉ, célèbre nain, dont le vrai nom était Nicolas Ferry, naquit dans les Vosges en 1739, et fut élevé à la cour du roi de Lorraine Stanislas, dont il faisait l'amusement. Quand il naquit, il n'avait que 24 centimètres; et lorsqu'il eut atteint toute sa croissance, à 15 ans, il n'en dépassa pas 70. Il mourut à 25 ans, avec tous les signes de la vieillesse. Son intelligence était fort peu développée.

BEBEL ou BEBELIUS (H.), poëte latin et érudit, professeur de belles-lettres à Tubingue, né en Souabe vers 1475, mort en 1516, cultiva dans sa jeunesse la poésie latine avec un tel succès que l'empereur Maximilien I lui décerna la couronne de poëte lauréat; il s'occupa ensuite de recherches sur les antiquités et l'histoire de l'Allemagne. On a de lui : Triumphus Veneris, petit poëme souvent réimprimé, 1503; Ars condendi carmina, 1506; un recueil de Facéties (en lat.) et un grand nombre de dissertations savantes, réunies sous le titre d’Opuscula, 1516,

BEBRYCES, peuple très-ancien de la Bithynie, à l'E. du cap Posidium, ainsi nommé, dit-on, de Bébryx, un de ses premiers rois. — D'autres Bébryces habitaient fort anciennement les côtes méridionales de la Gaule, à l'O. du Rhône. Ils sont les mêmes que les Helysices. V. ce nom.

BEC, qu'on dérive du scandinave bekk, ruisseau, termine un grand nombre de noms géographiques, surtout en Normandie : Bolbec, Caudebec, etc:

BEC (LE), bourg du dép. de l'Eure, sur la Rille, à 17 kil. N. N. E. de Bernay, à 43 kil. N. O. d'Évreux; 700 hab. Il y exista jadis une cél. abbaye de Bénédictins, fondée en 1077 par Herluin, qui en fut le premier abbé et y eut pour disciples Lanfranc et Anselme de Cantorbéry. Le cloître sert auj. de haras. L'histoire de l'abbaye a été écrite par dom Bourget.

BEC-D'AMBEZ. V. AMBEZ.