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particulière du grand-duc. Sol fertile, quoique sablonneux; mines assez nombreuses; excellents chevaux; industrie assez développée : toiles, draps, papiers, grandes brasseries. La majorité des habitants professe la religion luthérienne. Le gouvernement est monarchique et constitutionnel ; la succession passe aux femmes en cas d'extinction des mâles. Le duc de Brunswick a deux voix dans le conseil fédéral de la Confédération de l'Allemagne du Nord. — Le Brunswick faisait autrefois partie du 1er duché de Saxe. Une 1re maison de Brunswick, qu'on nomme aussi Brunswick-Hanovre, fut commencée au IXe s. sous Othon I, duc de Saxe, par Bruno son neveu, qui fonda Brunswick. Cette maison s'éteignit dès 1090, avec Ekbert II. Ses possessions passèrent par une suite de mariages aux Nordheim, aux Supplenbourg, enfin aux célèbres Welfs ou Guelfs (issus de la maison d'Est), en la personne d'Henri le Superbe, duc de Saxe et de Bavière. Henri le Lion, mis au ban de l'empire et dépouillé de son duché de Saxe, obtint en 1194 le pays de Brunswick. Quand les Guelfes eurent définitivement été vaincus, Othon l'Enfant, leur héritier, recueillit ce qu'il put des riches débris allodiaux de sa maison, en fit hommage à l'empereur Frédéric II, et les reçut de lui en fief immédiat avec le titre de duché de Brunswick (1235). A partir de 1252, la maison de Brunswick se divise en deux lignes : maison de Brunswick et maison de Lunebourg. La 1re forme elle-même, en 1279, les branches de Grubenhagen, éteinte en 1596, et de Gœttingue, scindée à son tour dès 1347 en rameau de Gœttingue et rameau de Brunswick. En 1368, l'anc. ligne de Lunebourg s'éteignit, mais le rameau de Brunswick, se subdivisant encore, fournit, en 1431, la moyenne maison de Lunebourg et la moyenne maison de Brunswick. Celle-ci, après s'être divisée en branche de Wolfenbüttel et branche de Kalenberg, s'éteignit en 1634. La moyenne maison de Lunebourg se divisa, en 1521, en ligne de Harbourg (éteinte en 1642), et ligne de Zelle, partagée dès 1569 en deux branches : Danneberg ou nouvelle maison de Brunswick, Lunebourg ou nouvelle maison de Lunebourg, dite aussi maison (auj. royale) de Hanovre. Cette dernière obtint la dignité électorale en 1692, en la personne d'Ernest-Auguste, duc de Brunswick-Lunebourg (V. ci-dessous). Après s'être divisée encore en deux rameaux, Lunebourg ou Zelle, Kalenberg ou Hanovre, elle est réduite auj. à une seule branche : c'est elle qui est montée sur le trône d'Angleterre en la personne de George I. La nouvelle maison de Brunswick s'était de même partagée en deux branches : 1° Brunswick-Wolfenbüttel, 2° Brunswick-Bevern, réduites dès 1735 à une seule, qui prit le nom de Brunswick-Wolfenbüttel. Le duché de Brunswick fut annexé par Napoléon en 1807 au roy. de Westphalie; mais il recouvra son indépendance en 1814. En 1820 le Brunswick reçut une constitution ; en 1830, le duc Charles, hostile à cette constitution, vit éclater une révolution, et fut obligé de fuir. Il fut remplacé en 1831 par son frère Guillaume. Le duché de Brunswick fait partie de l'Union douanière prussienne.

BRUNSWICK, Brunonis vicus ou Brunopolis en latin moderne, capit. du duché de Brunswick, sur l'Ocker, à 55 k. E. S. E. d'Hanovre; 38 000 h. Chemin de fer pour Berlin et Hanovre. Cathédrale construite par Henri le Lion, château dit Graue hof, résidence du duc, obélisques des ducs Charles-Ferdinand et Frédéric-Guillaume ; jolies promenades. Prévôté, maison provinciale, bâtiments de la chambre des comtes, arsenal, monnaie, opéra, bel hôtel de ville ; muséum d'antiquités, de peinture, etc.; célèbre Collegium Carolinum, école de chirurgie et d'anatomie ; deux gymnases, institution de sourds-muets et d'aveugles, 2 bibliothèques; industrie : soieries, lainages, toiles, couleurs, tabac, amidon; produits chimiques, sel de Glauber, porcelaines, ouvrages de carton, etc. Grand commerce; deux foires importantes. Patrie du romancier Aug. Lafontaine. — Brunswick doit son nom à Bruno, duc de Saxe, qui la bâtit vers 861 ; elle entra en 1247 dans la ligue hanséatique et fut soumise en 1671 par le duc Rodolphe Auguste.

BRUNSWICK (NOUV.), contrée de l'Amérique du N. et l'un des gouvts de la Nouv.-Bretagne, par 45°-49 lat. N., 66°-70° long. O., entre le fleuve St-Laurent au N., les États-Unis à l'O. et au S., la Nouvelle-Écosse et le golfe St-Laurent à l'E. Environ 230 000 h. Ch.-l., Frédériktown. Pays extrêmement froid; grandes forêts de sapins et de cèdres, qu'on y exploite. — Ce pays, découvert en 1534 par J. Cartier, appartint d'abord à la France et fit partie de l'Acadie. Après de longues contestations, la France le céda en 1763 à l'Angleterre.

BRUNSWICK (Othon, duc de), dit l'Enfant, chef de la maison ducale de Brunswick, issu des Guelfes, et petit-fils de Henri le Lion, succéda à son père Guillaume à 10 ans. Il s'empara de la ville de Brunswick en 1227 et, du consentement des citoyens, prit le titre de duc, avant même d'avoir reçu de l'empereur l'investiture de ce duché. Il fit sa paix avec l'empereur en 1235, à la diète de Mayence, et en reçut l'investiture de ses États, comme fiefs de l'empire, avec le titre de duc de Brunswick et de Lunebourg. Il mourut en 1252. Ses deux fils aînés, Henri et Jean, se partagèrent ses États, et furent la tige l'un de la maison des ducs de Brunswick, et l'autre de ceux de Brunswick-Lunebourg.

BRUNSWICK (Othon de), prince cadet de la maison de Brunswick, quitta son pays où il n'avait pas d'héritage à espérer, alla en Italie faire le métier de condottiere, y acquit une telle réputation que Jeanne I, reine de Naples, veuve pour la 3e fois, le choisit pour époux, afin d'avoir en lui un appui contre les ennemis qui la menaçaient (1376). Il ne put cependant empêcher Charles de Durazzo de s'emparer de Naples et d'en chasser Jeanne (1381). Fait lui-même prisonnier, il ne sortit de captivité qu'au bout de trois ans. Il passa ensuite au service de Louis II d'Anjou, prit Naples (1387) et punit ceux qui s'étaient déclarés contre Jeanne. Il mourut en 1399.

BRUNSWICK-LUNEBOURG (Christian, duc de), évêque luthérien d'Alberstadt, né en 1599, s'attacha pendant la guerre de Trente ans à la cause de l'électeur-palatin Frédéric V, élu roi de Bohême. Après la fuite de ce prince, battu à Prague, il saccagea la Hesse et l'électorat de Mayence, pillant les églises et se proclamant ami de Dieu, ennemi des prêtres, fut battu par les Impériaux sur le Mein, alla en 1622 se mettre au service des Hollandais insurgés contre l'empereur, et réussit à faire lever aux Espagnols le siége de Berg-op-Zoom; mais fut défait par Tilly, et obligé de fuir. Il commençait à relever ses affaires lorsque la mort le surprit, 1626.

BRUNSWICK (Auguste, duc de), né en 1579, monta en 1636 sur le trône ducal et consacra son règne à réparer les maux que la guerre de Trente ans avait infligés à son pays. C'est lui qui créa la célèbre bibliothèque de Wolfenbüttel (1644). Mort en 1666.

BRUNSWICK-LUNEBOURG (Ernest Auguste, duc de), électeur de Hanovre, né en 1620, mort en 1698, s'unit en 1675 à l'empereur et à l'Espagne contre la France, et remporta quelques avantages sur le maréchal de Créqui. L'empereur, en récompense de ses services, lui conféra la dignité d'électeur (1692), créant en sa faveur un 9e électorat. Il avait épousé Sophie, fille de l'électeur palatin Frédéric et petite-fille, par Élisabeth sa mère, de Jacques I, roi d'Angleterre : ce qui donnait à sa famille des droits au trône d'Angleterre, sur lequel monta en effet son fils George Louis, sous le nom de George I.

BRUNSWICK (Ferdinand, duc de), habile général, né en 1721, mort en 1792, servit d'abord sous Frédéric le Grand, roi de Prusse, puis commanda pour George II les troupes anglaises et hanovriennes dans la guerre de Sept ans, 1757, s'empara de Minden, et chassa les Français de la Hesse (1762). Il quitta