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Rome, et s'y convertit. Il fit partie (1685) de la mission envoyée par Louis XIV près du roi de Siam, et se fit ordonner prêtre à Siam. On a de lui : Journal du voyage de Siam, 1687; Histoire de l'Église; Mémoires pour servir à l'Histoire de Louis XIV.

CHOISY-LE-ROI, bourg du dép. de la Seine, sur la r. g. de la Seine, à 9 kil. S. E. de Paris; 4600 h. Station du chemin de fer d'Orléans. Soude, savon, etc.

CHOLET, ch.-l. d'arr. (Maine-et-Loire), à 50 kil. S. O. d'Angers; 9638 hab. Trib., collége. Toiles de coton, lainages, mouchoirs, teintureries, papeteries, etc. — C'est depuis 1857 seulement que Cholet est ch.-l d'arr.; il a remplacé en cette qualité Beaupréau.

CHOLULA, v. du Mexique (Puebla-de-los-Angeles), à 18 kil. O. de La Puebla; 15 000 hab. Anc. cité sainte des Aztèques : on y voit un des temples mexicains nommés Téocallis; il est construit en forme de pyramide: la base a plus de 410m de côté, et la plate-forme plus de 65.

CHOMEL (Aug. Franç.), médecin, né à Paris en 1788, m. en 1858, était issu d'une ancienne famille de médecins; succéda à Laënnec dans la chaire de clinique de la Faculté de Paris (1827). Il excellait par la sûreté de son diagnostic et la sagesse de sa pratique; il combattit les exagérations de Broussais. On lui doit plusieurs ouvrages devenus classiques : Éléments de pathologie, 1817 et 1840; Des fièvres et des maladies pestilentielles, 1821 ; Traité des dysdepsies, 1856; ses Leçons de clinique, 1834-1840. Il était membre de l'Académie de médecine, où son Éloge a été lu par M. Dubois (d'Amiens).

CHOMMERAC, ch.-l. de cant. (Ardèche), à 6 kil. S. E. de Privas; 1580 hab. Commerce de soie.

CHOMPRÉ (Pierre), instituteur recommandable, né en 1698 à Narcy (Hte-Marne), mort en 1760, tint à Paris une pension qui devint florissante et composa plusieurs ouvrages classiques pour l'usage de ses élèves. Les principaux sont : Dictionnaire abrégé de la Fable, 1727,souvent réimprimé; Dictionnaire abrégé de la Bible, 1755. — Son frère, Étienne Marie, 1701-1784, a donné un Recueil de Fables et des Réflexions sur les attributs de la Fable. — Son fils, Nic. Maurice, 1750-1825, consul de France à Malaga, puis conseiller au conseil des prises, a publié : Éléments d'arithmétique, d'algèbre et de géométrie, 1776; Tables de réduction des mesures et poids; Méthode la plus naturelle pour enseigner à lire, 1813 (sans nom d'auteur), et une trad. du Commentaire sur les lois anglaises de Blackstone, 1823.

CHOPIN (Frédéric), pianiste polonais, né en 1810 près de Varsovie, mort à Paris en 1849, parcourut la Pologne, la Russie, l'Allemagne, et se fit partout admirer par l'originalité de ses productions et de son jeu, qui unissait à la hardiesse la méthode classique. Il passa ses dernières années en France, où il introduisit les Mazurkas. On a de lui un grand nombre de compositions.

CHORASMII, peuple nomade et sauvage de la Haute-Asie, de race scythe, habitait au N. E. de la Parthiène, entre l'Ochus et l'Oxus, sur les bords du lac Chorasmique, auquel il laissa son nom.

CHORASMIQUE (lac). V. ARAL (mer d').

CHORGES, Caturiges, ch.-l. de cant. (Hte-Alpes), à 24 kil. O. d'Embrun; 1600 hab. Ardoises, beau marbre. Ruines antiques.

CHORIER (Nic.), avocat de Vienne en Dauphiné, né en 1609, mort en 1692, a publié plusieurs bons ouvrages d'histoire et de jurisprudence, notamment l’Histoire du Dauphiné, 1661-72, 2 vol. in-fol. Il écrivait en latin avec facilité et élégance; mais il a déshonoré son talent en composant dans cette langue ou publiant des dialogues obscènes sous les faux noms de Meursius et d’Aloisia ou Louise Sigée de Tolède.

CHORON (Alex. Étienne), né à Caen en 1771, mort à Paris en 1834, apprit la musique sans maître. Il avait publié plusieurs ouvrages estimés sur cet art, lorsqu'il fut chargé en 1812 de réorganiser les maîtrises. Nommé en 1815 directeur de l'Opéra, il y eut peu de succès. Il fonda en 1817 une école de musique qui obtint bientôt les encouragements du gouvernement, et qui reçut en 1824 le titre d’Institution ou Conservatoire de musique religieuse. Cet établissement produisit d'heureux résultats; mais ayant perdu en 1832 sa subvention, il déclina rapidement. On a de Choron : Principes de composition des écoles d'Italie, 1808; Dictionnaire des Musiciens (avec Fayolle), 1810; Méthode comparée de musique et de plain-chant, 1811. Parmi ses élèves, on remarque Dupré, Monpou, Mmes Boulanger, Rossi et Stolz.

CHOSROÈS I, dit le Grand, en perse Khosrou, roi de Perse, de la race des Sassanides, succéda, en 531, à son père Cabadès (Cobad); répara les maux causés par la guerre que son père avait entreprise contre les Romains et fit en 533 avec l'empereur Justinien un traité avantageux. Il ne tarda pas cependant à rompre lui-même ce traité; ravagea pendant dix ans la Syrie, le Mésopotamie, la Cappadoce; força, après une longue guerre, Justinien à signer, en 562, un traité honteux, par lequel il abandonnait aux Perses plusieurs provinces et consentait à leur payer pendant 50 ans un tribut de 30 000 pièces d'or. En même temps, il soumit divers princes de l'Inde qui inquiétaient le commerce de la Perse, repoussa les Huns et les Turcs qui ravageaient ses frontières, et agrandit beaucoup ses États du côté de l'orient. Justin, successeur de Justinien, ayant refusé de lui payer le tribut convenu, Chosroès entra de nouveau en campagne, exerça de grands ravages sur le territoire des Romains et contraignit Tibère II, qui avait remplacé Justin, à demander la paix, 579. Le traité allait être conclu lorsque Chosroès mourut. Le règne de ce prince fut troublé par plusieurs révoltes de son fils. Les Perses le surnomment le Juste, le Généreux (Nouschirvan) ; les Chrétiens, qu'il persécuta, le présentent comme un prince cruel, qui n'avait de remarquable que sa bravoure. C'est Chosroès qui fit chercher dans l'Inde et traduire en persan le livre de Kalilah et Dimnah.

CHOSROÈS II, monta sur le trône de Perse l'an 590, à la place de son père Hormisdas III, que le peuple avait jeté en prison. Quelque temps après, il fut lui-même chassé, et alla demander un asile à l'empereur Maurice, qui l'accueillit avec générosité, et parvint à le rétablir dans son royaume. Après l'assassinat de Maurice par Phocas, Chosroès, sous prétexte de venger sa mort, pénétra dans l'empire avec une nombreuse armée (604), ravagea l'Asie-Mineure, et battit les Romains en plusieurs rencontres. Mais enfin il fut lui-même défait par Héraclius en 622, et contraint de regagner ses États. En 628, il fut déposé par son fils Siroès et jeté dans une prison, où il mourut de faim.

CHOSROÈS, roi d'Arménie de 213 à 258, de la dynastie des Arsacides, gagna plusieurs batailles sur Ardaschir Sassan (Artaxerce), qui venait d'usurper en Perse le trône des Arsacides; celui-ci, désespérant de le vaincre, le fit assassiner. C'est Chrosroès qui bâtit la v. de Tauris.

CHOTUSITZ, v. de Bohême, à 4 kil. N. de Czaslau. Le roi de Prusse Frédéric II y battit en 1742 le prince Charles de Lorraine, général autrichien.

CHOUANS, nom donné pendant les guerres de la Vendée aux paysans de la Bretagne et du Bas-Maine qui, sous le prétexte de combattre pour le roi, infestaient les routes, pillaient les bourgs et les villages et commettaient toutes sortes de brigandages; dans la suite, on étendit le nom de Chouans à tous les Vendéens. Les Chouans furent ainsi appelés du nom de leur premier chef, Jean Cottereau, dit le Chouan (c.-à-d. chat-huant), qui avait lui-même reçu ce surnom parce qu'il faisait la contrebande et avait adopté pour signe de ralliement le cri du chat-huant. Cottereau était sabotier près de Laval; il organisa pour la première fois cette guerre de partisans en 1792, à l'occasion d'une levée de re-