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crues ; il fut tué en 1794 dans une rencontre avec les troupes de la République. — En 1814 et 1815, quelques royalistes organisèrent une nouv. chouannerie, que le général Lamarque dissipa promptement.

CHOUCHI, v. et fort de Russie d’Asie (Chirvan), ch.-l. du khanat de Karabagh, à 130 kil. S. O. de la Nouvelle-Chamakie.

CHOUISKI. V. VASILI V. — CHOU-KING. V. KINGS.

CHOUMLA, v. de Turquie (Bulgarie), à 80 kil. O. de Varna, par 24° 26′ long. E., 43° 25′ lat. N. ; 30 000 hab. Archevêché grec. Murailles et château fort. La ville est adossée à une branche septentr. du mont Balkan. Fortifiée par la nature et par l’art, elle est avec Varna le boulevard de l’empire ottoman du côté des Balkans. Il s’y tient en avril une foire importante pour chevaux, peaux d’agneau, etc.

CHOUSTER, v. de Perse, ch.-l. du Khousistan, sur le Kéroun, au pied des monts Bakhtiary, et près de l’anc. Suse ; 20 000 hab. Aqueduc bâti par Sapor.

CHRAMNE, fils de Clotaire I, se révolta contre lui et se ligua avec le comte de Bretagne ; mais Clotaire le vainquit et le brûla, ainsi que toute sa famille, dans une masure où ils était sauvé, en 560.

CHRESTIENS, de Troyes, poëte et romancier du XIIe siècle, mort en 1191, vivait à la cour de Philippe d’Alsace, comte de Flandre, qui fut tué au siége de St-Jean-d’Acre. On a de lui plusieurs romans de chevalerie : Perceval le Gallois, le Chevalier au lion, Guillaume d’Angleterre, Érec et Énide ; Cliget, chevalier de la Table ronde ; Lancelot du Lac ou la Charrette (achevé par Godefroy de Leignies), qui font partie des Mss. de la bibliothèque royale. Quelques-uns ont été récemment imprimés : le Chevalier au lion, par La Villemarqué, 1838 ; le Roman de la Charrette, par le Dr Jonckbloët, 1851, etc.

CHRÉTIENS, ceux qui professent la religion de Jésus-Christ. On peut les classer comme suit :

Catholiques latins ou romains et Catholiques grecs, qui admettent, outre les Écritures, la tradition et l’autorité du pape.

En dehors de l’Église catholique, il existe de nombreuses sectes ; on peut les diviser en :

I. Chrétiens qui reconnaissent, outre l’Écriture, quelque autre autorité :

Église grecque schismatique, dépendant du patriarche schismatique de Constantinople ;

Église russe, ayant pour chef le czar ;

Église chaldéenne, Nestoriens ;

Église monophysite ou eutychéenne : Coptes, Jacobites, Arméniens schismatiques.

II. Chrétiens qui ne reconnaissent point d’autre autorité que celle de l’Écriture :

Unitaires ou Anti-Trinitaires,

Unitaires proprement dits, Ariens, Sociniens.

Trinitaires,

Protestants : Luthériens, Zwingliens, Calvinistes, dits aussi Huguenots, Arminiens ou Remontrants, Presbytériens, Puritains, Évangéliques ;

Anglicans ou Épiscopaux, Non-Conformistes ;

Mystiques ou Enthousiastes : Congrégationalistes, Anabaptistes, Mennonites ou Baptistes, Quakers, Moraves ou Hernhutters, Swedenborgiens, Méthodistes ou Wesleyens, Mormons, etc. (V. pour plus de détails chacun de ces mots en particulier, et pour l’hist. générale, l’article CHRISTIANISME.)

Les Catholiques romains sont répandus sur toutes les parties du globe ; à eux seuls ils comptent environ 150 millions d’âmes. Les sociétés dissidentes, répandues surtout en Europe et dans l’Amérique du Nord, comptent env. 121 millions d’adhérents.

Les rois de France portaient le titre de Roi très-chrétien. Ce titre fut conféré à Charles-Martel par le pape Grégoire II et à Pépin par Zacharie, en reconnaissance de leurs services. François I fut le 1er à le prendre officiellement dans les actes publics.

CHRÉTIENS DE SAINT-JEAN, sectaires qui reconnaissent pour chef S. Jean-Baptiste, et qui renouvellent le baptême tous les ans. Ils nient la divinité de J.-C., attribuent à Dieu un corps, lui donnent pour fils Gabriel, qui aurait créé le monde avec l’aide de 50 000 démons, et croient à la migration des âmes dans diverses sphères. Ces sectaires parurent dès le Ier siècle sur les bords du Jourdain ; on en retrouve encore aux environs de Bassora.

CHRÉTIENS DE SAINT-THOMAS, schismatiques nestoriens, qui habitaient les Indes orientales et étaient soumis au patriarche de Babylone. Ils sont ainsi nommés parce qu’ils prétendaient avoir reçu l’Évangile par l’intermédiaire de S. Thomas. Ils ne reconnaissaient que trois sacrements : le baptême, l’eucharistie et l’ordre, et toléraient le mariage des prêtres. Découverts dans l’Inde par les Portugais à leur arrivée sur la côte de Malabar, ils se sont, pour la plupart, réunis depuis 1599 à l’Église romaine.

CHRIST, mot grec qui traduit l’hébreu messias, veut dire oint, sacré, et se joint au nom de Jésus pour indiquer qu’il est le roi spirituel de ce monde.

CHRIST (ordre du), ordre religieux et militaire institué en 1318, par Denis I, roi de Portugal, pour garantir les frontières des Algarves contre les invasions des Maures. Cet ordre rendit de très-grands services dans les guerres des Chrétiens contre les Infidèles. Ce n’est plus auj. qu’un ordre honorifique.

CHRIST (CHEVALIERS DU). V. PORTE-GLAIVES.

CHRISTIAN I, roi de Danemark, succéda en 1448 à Christophe de Bavière sur le trône de Danemark, se fit élire roi de Norvége en 1449, et roi de Suède en 1450. Mais il n’eut guère dans ce dernier pays qu’un titre sans puissance, et en 1463 il en fut entièrement chassé par Charles Canutson. Rentré dans ses États de Danemark, il se fit bénir par sa douceur et ses libéralités. Il mourut en 1483. Il avait hérité en 1459 du Slesvig et du Holstein par sa mère et avait fondé en 1462 l’ordre de l’Éléphant.

CHRISTIAN II, le Cruel, fils du roi Jean, succéda à son père en 1513 sur le trône de Danemark, et se fit, en 1520, couronner roi de Suède. Les débauches et les cruautés auxquelles il se livra lui aliénèrent tous les esprits, et il fut déposé à la suite d’un soulèvement excité par Gustave Wasa. Presque en même temps, il perdit la couronne de Danemark (1523) : il tenta vainement en 1532 de remonter sur le trône et mourut en prison en 1559.

CHRISTIAN III, roi de 1539 à 1559, fils et successeur de Frédéric I, ne fut reconnu qu’après une guerre sanglante, introduisit le luthéranisme en Danemark, et emprisonna les évêques catholiques. Du reste, il protégea les sc., les lettres, et fit prospérer ses États.

CHRISTIAN IV, né en 1577, succéda en 1588 à son père Frédéric II, et mourut en 1648. Il fit la guerre avec des succès variés aux Suédois, et fut élu en 1625 chef de la ligue des princes protestants ; mais il fut battu par Tilly à Lutter en 1626 et signa une paix humiliante à Lubeck. Malgré ces revers, il emporta la réputation d’un général habile. À l’égard de ses sujets, il montra les qualités d’un grand roi, favorisa le commerce, l’industrie, bâtit de nouvelles villes, entre autres Christiania, Christianstad, Christiansand, et laissa le Danemark paisible et heureux.

CHRISTIAN V, petit-fils du préc., né en 1646, mort en 1699, succéda à son père Frédéric III en 1670, s’allia en 1673 avec les Hollandais contre Louis XIV, déclara la guerre à la Suède et lui enleva la Poméranie, mais la rendit à la paix, en 1679. Au milieu des guerres qu’il eut à soutenir, il donna au Danemark en 1693 le code qui le régit encore aujourd’hui.

CHRISTIAN VI, né en 1699, mort en 1746, succéda à son père Frédéric IV en 1730, fit jouir le pays d’une tranquillité parfaite, et rebâtit Copenhague, détruite en partie par un incendie en 1728.

CHRISTIAN VII, né en 1749, succéda à son père Frédéric V en 1766. Il épousa la même année Caroline-Mathilde, sœur de George III, roi d’Angleterre. Il prit pour ministre, en 1770, son médecin Struensée, qui bientôt le domina ; mais au bout de deux ans, ce ministre, que l’on soupçonnait d’avoir des