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En 1513 les Suisses vinrent l'assiéger et le gouverneur La Trémouille ne put les éloigner qu'en leur comptant 400 000 écus. Belle défense contre l'armée allemande (31 oct. 1870).

DIJONNAIS, partie du duché de Bourgogne, contenait, outre le bailliage de Dijon, les 4 bailliages de Beaune, Nuits, Auxonne et St-Jean de Losne. Il est aussi compris dans le dép. de la Côte-d'Or.

DILEM, partie mérid. du Ghilan. V. GHILAN.

DILLEN (J. J.), Dillenius, botaniste, né à Darmstadt en 1687, mort à Oxford en 1747, se fit de bonne heure connaître par ses travaux sur les cryptogames et établit la possibilité de tirer l'opium du pavot d'Europe. En 1721, il quitta sa patrie pour se fixer en Angleterre où l'appelait un riche amateur, W. Sherard, qui prit soin de sa fortune et qui créa pour lui une chaire de botanique à Oxford. Il publia en 1724 une éd. du Synopsis plantarum Angliæ de Ray; en 1732, l’Hortus elthamensis, où il décrit les plantes du jardin de Sherard à Eltham, et en 1741 l’Histoire des mousses, son chef-d'œuvre ; il en avait lui-même dessiné et gravé les figures. Dillenius fut recherché de Linné qui lui dédia un de ses écrits et qui donna en son honneur le nom de dillenia à un genre des magnoliers.

DILLENBURG, v. des États prussiens, à 30 k. N. E. de Nassau, sur la Dille; 3200 h. Cour d'appel, direction des mines; manufactures de tabac, fabriques de potasse ; haras; fonderies de fer et de cuivre, bonneterie , etc. Anc. château des princes de Nassau-Dillenburg. — Comprise en 1806 dans le grand duché de Berg, elle fut depuis le ch.-l. du dép. de la Sieg.

DILLINGEN, v. de Bavière, ch.-l. de district, sur le Danube, r. g., à 35 kil. N. O. d'Augsbourg; 4500 h. Anc. résidence des évêques d'Augsbourg ; anc. université, créée en 1554, supprimée en 1804. Gymnase et autres écoles.

DILLON (Arthur, comte de), général, d'une famille noble d'Irlande, né en 1670 dans le comté de Roscommon, mort en 1733, s'attacha à la fortune de Jacques II, prit du service en France, fut nommé colonel d'un régiment irlandais que son père avait levé à ses frais et qui portait son nom, devint maréchal de camp à 34 ans et lieutenant général à 36, fit avec gloire les campagnes de Vendôme en Espagne, de Villeroi en Italie, servit sous Villars (1708), sous Berwick (1709), et s'empara en 1713 de Kaiserslautern. — Son petit-fils, Arthur D., fut aussi colonel du régiment Dillon. Il servit d'abord dans les îles et fut gouverneur de St-Christophe. Chargé en 1792 d'un commandement en Champagne, il battit les Prussiens; mais sa conduite ayant dans la suite paru équivoque, il fut rappelé et condamné à mort en 1794. — Théobald D., son frère, maréchal de camp, fut employé en 1792 sur la frontière de Flandre, sous les ordres de Rochambeau, et périt victime de la défiance et de l'indiscipline des troupes : ayant, d'après ses instructions, évité le combat que lui offrait une division ennemie, ses soldats crurent qu'il trahissait et ils le massacrèrent (28 avril 1792). La Convention punit de mort ses assassins et lui décerna les honneurs du Panthéon.

DIMAR, contrée du Sénégal, limitrophe du Fouta-Toro, a pour lieu principal Dialmath. V. ce nom.

DÎME. V. ce mot au Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres et des Arts.

DIMITRI ou DMITRI. V. DÉMÉTRIUS et DMITRI.

DIMOTIKA, Didymotichos, v. de Turquie (Roumélie), à 42 kil. S. d'Andrinople, sur la Maritza; 8000 hab. Archevêché grec. Érigée en seigneurie par les Croisés et donnée au comte de St-Pol. Charles XII y séjourna après sa défaite à Pultava.

DINA, fille de Jacob et de Lia. V. JACOB et SICHEM.

DINABOURG, v. de Russie. V. DUNABOURG.

DINADJPOUR, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), par 25° 36' lat. N., 86° 26' long. E. ; 30 000 hab. ; ch.-l. d'un district de même nom qui a près de 3 000 000 d'h. Commerce considérable en riz, indigo et tabac ; culture du coton et de la canne à sucre.

DINAN, Dinellum au moyen âge, v. de France, ch.-l. d'arr. (Côtes-du-Nord), à 59 kil. E. de St-Brieuc, sur la r. g. de la Rance; 8237 h. Petit port, épaisse muraille, vieux château fort, tour St-Vincent, statue de Du Guesclin, érigée en 1823. Trib., collége; soc. d'agriculture. Toiles, flanelles, basins, souliers de pacotille, etc. On trouve près de Dinan une source minérale. Dinan était jadis une ville des Diaulites; au moyen âge et jusqu'en 1280, elle eut des seigneurs particuliers qui prenaient le titre de vicomtes. Du Guesclin la défendit contre le duc de Lancastre qui l'assiégeait en 1359. Patrie de Duclos.

DINANT, Dinandium, au moyen âge, v. forte de Belgique (Namur), à 23 kil. S. de Namur, sur la Meuse ; 3700 hab. Belle cathédrale gothique avec un riche jubé. Chaudronnerie et quincaillerie renommées; exploitation de marbre noir. — Philippe le Bon, duc de Bourgogne, la détruisit en 1466; elle fut reconstruite aussitôt, mais Jean, duc de Nevers, la prit et la pilla en 1554; Les Français s'en emparèrent en 1675 et 1794 et en firent un ch.-l. d'arr. du dép. de Sambre-et-Meuse.

DINARIQUES (monts), parfois nommés Alpes Dinariques, chaîne de montagnes qui traverse l'Illyrie, la Croatie, la Dalmatie, l'Albanie et la Bosnie, joint les Alpes Juliennes au Balkan. Elle doit son nom au mont Dinara, son pic le plus élevé, qui a env. 2000m. L'Unna, la Bosna, la Drina et la Morava, y ont leur source.

DINARQUE, orateur grec, né à Corinthe vers 360 av. J.-C., vint s'établir à Athènes et y gagna de grandes sommes d'argent à composer pour les autres des harangues que sa qualité d'étranger ne lui permettait pas de prononcer lui-même. Accusé, ainsi que plusieurs citoyens d'Athènes, d'avoir contribué à mettre cette ville sous le joug des Macédoniens, il prit la fuite et se réfugia à Chalcis en Eubée (322 av. J.-C.); il fut rappelé 15 ans après. Des nombreux discours qu'il avait composés, trois seulement nous sont parvenus ; ils se trouvent dans les Oratores græci de Reiske, Leipsick, 1770, dans la Biblioth. græca de Didot, ont été publiés à part à Leipsick, en 1827 par Schmidt, en 1842 par Matzner, et ont été trad. par Ath. Auger. Plusieurs lui attribuent l’Accusation contre Théocrine, qui est dans les œuvres de Démosthène.

DINDYME, Dindymus, mont. de la Grande-Phrygie, dans la presqu'île de Cyzique, doit son nom à sa cime double (didymos en grec). On y rendait un culte particulier à Cybèle, de là le surnom de Dyndimène donné à cette déesse.

DINGWALL, v. et port d’Écosse (Ross), sur le golfe de Cromarthy, à l'emb. du Conan, à 30 kil. N. O. d'Inverness; 2000 hab. Obélisque élevé sur un caveau qui était autrefois destiné à la sépulture des comtes de Cromarthy.

DINIA, v. de Gaule (Narbonnaise 2e), auj. Digne.

DINKELSBUHL, v. de Bavière (Rezat), sur la Wœrnitz, à 34 kil. S. O. d'Anspach; 6500 hab. Murs flanqués de tours (restes du fameux Mur du Diable). Lainages, chapeaux, papeteries, brasseries. Jadis v. impériale; elle appartient à la Bavière depuis 1803.

DINOCRATE, architecte macédonien, releva le temple d’Éphèse incendié par Érostrate, et fut appelé en Égypte par Ptolémée Philadelphe pour embellir Alexandrie. On lui a prêté le projet gigantesque de tailler le mont Athos en forme d'homme tenant une ville dans sa main. — Préteur des Messéniens, détacha ses compatriotes de la Ligue Achéenne, combattit les Achéens, fit prisonnier Philopémen et l'empoisonna dans sa prison (183 av. J.-C.). Lycortas, successeur de Philopémen, étant arrivé peu après avec une armée à Messène, Dinocrate se tua de peur de tomber entre ses mains.

DINTER (Edm.), chanoine de St-Pierre de Louvain, mort en 1448, vécut à la cour des ducs de Bourgogne, et fut chargé par Philippe le Bon, de rédiger les chroniques du Brabant. On lui doit : Genealogia ducum Burgundiæ, Brabantiæ, Flandriæ,