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ANTIOCHUS I, surnommé Soter, c.-à-d. Sauveur, roi de Syrie, fils de Séleucus Nicanor, succéda à ce prince 279 ans av. J.-C., et n'eut pas honte de s'allier avec Ptolémée Céraunus, l'assassin de son père. il gagna plusieurs batailles sur les Bithyniens, les Macédoniens et les Galates, mais attaqua sans succès Ptolémée Philadelphe, roi d'Égypte, et Philétère, roi de Pergame, et fut vaincu prés de Sardes par Eumène, successeur de ce dernier prince. Il fut peu après tué dans un combat livré près d'Éphèse, 260 av J.-C. On le nomma Sauveur parce qu'il avait sauvé ses États d'une irruption des Gaulois.

ANTIOCHUS II, surnommé Théos, c.-à-d. Dieu, fils du préc., lui succéda en 260 av. Les Milésiens lui donnèrent le surnom de Dieu parce qu'il les avait délivrés de la tyrannie. Il renouvela la guerre que son père avait faite avec peu de succès contre Ptolémée Philadelphe, roi d'Égypte; mais il fut forcé de demander la paix et consenti à répudier sa femme, Laodice, pour épouser Bérénice, fille du roi d'Égypte. Laodice en conçut un tel ressentiment qu'elle l'empoisonna, 247 av. J.-C.

ANTIOCHUS III, dit le Grand, succéda à son frère Séleucus Céraunus, l'an 222 av. J.-C. Il s'occupa d'abord de faire rentrer dans le devoir plusieurs de ses généraux qui s'étaient déclarés indépendants; puis il ne songea qu'à reconquérir la partie de la Syrie qui avait été enlevée à Séleucus Callinicus par le roi d'Égypte; mais il fut battu par Ptolémée Philopator, près de Raphia (217 av. J.-C.), et obligé de rendre ses conquêtes. Ayant bientôt réparé ses pertes, il recommença la guerre, reprit les provinces de Syrie que conservait le roi d'Égypte, soumit l'Asie-Mineure et la Hte-Asie, et s'avança jusque dans l'Inde. Maître de l'Asie, il passa en Grèce, sous le prétexte de secourir les Étoliens contre les Romains; mais ceux-ci le battirent aux Thermopyles (191), puis à Magnésie (190). Il n'obtint la paix qu'aux conditions les plus onéreuses. Il fut tué peu après dans l'Élymaïde, où il était allé pour piller un temple de Bélus, afin de s'acquitter envers les Romains (186). Il avait reçu à sa cour Annibal, qui contribua de tout son pouvoir à l'armer contre Rome.

ANTIOCHUS IV, surnommé Épiphane ou l’Illustre, et par ironie Épimane ou l’Insensé, fils d'Antiochus le Grand, succéda, en 174 à son frère Séleucus IV, s'empara de la Basse-Égypte, et retint prisonnier Ptolémée Épiphane, roi de ce pays; mais les Romains le forcèrent de renoncer à sa conquête. Les Juifs s'étant révoltés contre lui, parce qu'il voulait les forcer de sacrifier aux idoles, il les traita avec la plus excessive sévérité : il en fit mourir un nombre prodigieux, et entre autres les sept frères Machabées, ainsi que le sage vieillard Éléazar. Matathias et Judas Machabée, s'étant mis à la tête de leurs compatriotes, battirent ses troupes en plusieurs rencontres. Antiochus irrité était en route pour aller les combattre en personne, lorsqu'il mourut en Perse, d'une chute de cheval, 164 av. J.-C.

ANTIOCHUS V, Eupator, fils du préc., lui succéda en 164, à peine âgé de 9 ans. Démétrius Soter, son cousin germain, s'empara de ses États et le mourir après 18 mois d'un règne purement nominal.

ANTIOCHUS VI, Dionysius ou Bacchus; fils de l'usurpateur Alexandre Bala, se disait issu d'Antiochus Théos. Il fut placé sur le trône par Tryphon, qui l'opposa à Démétrius Nicator (143), pour régner à sa place, et le fit mourir un an après.

ANTIOCHUS VII, surnommé Sidetès, c.-à-d. Chasseur, fils de Démétrius Soter, monta sur le trône l'an 139 av. J.-C., chassa l'usurpateur Tryphon, réduisit les Juifs et battit les Parthes; mais fut battu lui-même par Démétrius Nicator, qui s'empara de ses États, 130.

ANTIOCHUS VIII, dit Grypus, c.-à-d. nez aquilin, fils de Démétrius Nicator et de Cléopâtre, monta sur le trône l'an 123 av. J.-C., après, avoir chassé l'usurpateur Zébina; il s'allia avec le roi d'Égypte en épousant sa fille, eut à soutenir une guerre contre son frère Antiochus de Cyzique, fut forcé de lui céder une partie de ses États, en 114, et mourut en 97 av. J.-C.

ANTIOCHUS IX, surnommé Philopator, c.-à-d. qui aime son père, dit, aussi de Cyzique, parce qu'il avait été élevé à Cyzique, frère utérin d'Antiochus Grypus, était fils d'Antiochus Sidétès et de Cléopâtre. Il contraignit son frère à lui céder la Cœlésyrie, 114. A la mort de celui-ci, 97, il régna sur toute la Syrie; mais, 3 ans après, un fils d'Antiochus Grypus, Séleucus VI, lui livra bataille et le réduisit à se tuer.

ANTIOCHUS X, dit Eusèbe, c.-à-d. Pieux, fils d'Antiochus de Cyzique, reprit, l'an 94 av. J.-C., le trône sur Séleucus, fils d Antiochus Grypus, qui avait détrôné son père; mais deux ans après il fut lui-même détrôné par deux autres fils de Grypus. On croit qu'il mourut chez les Parthes, vers l'an 76 av. J.-C.

ANTIOCHUS XI, dit Philadelphe, c.-à-d. ami de son frère, fils d'Antiochus Grypus, prit le titre de roi, ainsi que son frère Philippe, après la mort de Séleucus VI, leur aîné (93); ils vengèrent la mort de ce prince en passant au fil de l'épée les habitants de la ville de Mopsueste, où il avait été brûlé vif. Ils furent peu après vaincus et détrônés par Antiochus X. Antiochus Philadelphe se noya dans sa fuite, 90 av. J.-C.

ANTIOCHUS XII, surnommé Dionysius ou Bacchus, cinquième fils d'Antiochus Grypus, prit la couronne lorsqu'il sut que Démétrius III, son frère, était prisonnier des Parthes, 83, et périt la même année dans une expédition contre les Arabes.

ANTIOCHUS XIII, l'Asiatique, fils d'Antiochus X. avait été élevé au fond de l'Asie, d'où lui vient son surnom, et avait longtemps vécu en simple particulier. Il fut, en 69 av. J.-C., rétabli par Lucullus sur le trône d'où son père avait été renversé par Tigrane. Pompée le dépouilla de ses États et réduisit la Syrie en province romaine (64).

ANTIOCHUS d'Ascalon, philosophe académicien, disciple de Philon, eut pour auditeurs et pour amis Cicéron, Lucullus, Brutus. Il chercha à concilier les doctrines des Académiciens, des Péripatéticiens et des Stoïciens, n'admettant entre eux de dissidence que dans les mots, et fut considéré comme le chef d'une nouvelle Académie, Il mourut en 69 av. J.-C.

ANTIOPE, fille de Nyctée, roi de Thèbes, se laissa séduire par Jupiter métamorphosé, en satyre, et en eut deux fils, Zéthus et Amphion. Pour la punir de sa faute, Lycus, frère de Nyctée, la livra à sa femme Dircé qui l'enferma dans une étroite prison, et lui fit souffrir de cruels tourments ; mais elle parvint à s'échapper et se réfugia auprès de ses fils, qui la vengèrent par la mort de Lycus et Dircé.

ANTIOPE, reine des Amazones, fut vaincue par Hercule, épousa Thésée et donna le jour à Hippolyte.

ANTIOQUIA, prov. de la Nouv.-Grenade; entre celles de Carthagène et de Popayan, a pour ch.-l. Santa-Fé d'Antioquia, à 400 kil. N. O. de Bogota.

ANTIPAPES, personnages qui disputèrent le saint-siége à des papes élus canoniquement. V. les noms de chacun d'eux et la liste des papes.

ANTIPAROS ou OLIAROS, îlot de l'Archipel, vis-à-vis de Paros; 26 kil. de tour. Vin, coton. Célèbre grotte à stalactites.

ANTIPATER, général macédonien, avait été premier ministre de Philippe et fut chargé par Alexandre du gouvernement de la Macédoine et de la Grèce pendant que ce prince faisait ses conquêtes en Asie. Quoiqu'il se fût acquitté de ses fonctions avec le plus grand succès, Olympias, mère d'Alexandre, le fit par ses intrigues dépouiller de son gouvernement ; mais il en reprit possession à la mort du conquérant. Il eut à soutenir une guerre fort vive contre les Grecs qui, à l'instigation de Démosthène, réclamaient la liberté ; vaincu d'abord et assiégé dans Lamia (323), il vainquit les Athéniens, à Cranon (322). Il venait d'être chargé de la régence pendant la minorité des enfants d'Alexandre, lorsqu'il mourut (320). On l'a accusé, mais sans fondement, d'avoir fait empoisonner Alexandre pour se