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le siège de la Diète autrichienne en 1848 et 1849 ; bibliothèque de 30 000 vol., galerie de peinture. — Fondée au XIIe siècle ; ravagée par les Hussites ; prise et brûlée par les Suédois en 1643.

KREMSMUNSTER, Cremisanum, bg des États autrichiens (Autriche), à 19 kil. O. de Steyer ; 1100 h. Célèbre abbaye de Bénédictins, fondée en 772, et fort riche au moyen âge. Établissements d’instruction, collections d’instruments de physique et de mathématiques.

KREUTZ (c-à-d. Croix), v. forte des États autrichiens (Croatie civile), ch.-l. de comitat, à 33 k. S. E. de Warasdin, 3000 hab. — Le comitat, borné au N. par la Drave, à l’E. par les districts régimentaires de Kreutz et de St-George, au S. et à l’O. par le comitat d’Agram, a 60 kil. sur 22 et 100 000 hab.

KREUTZ (District de), district régimentaire des États autrichiens (Croatie militaire), dans le généralat de Warasdin, entre le comitat de Kreutz, l’Esclavonie, et le district de St-George, a 70 k. sur 55, et 60 000 h. Places principales, Ivanich et Belovar.

KREUTZER (Rodolphe), compositeur et joueur de violon, fils d’un musicien allemand, né en 1767 à Versailles, m. à Genève en 1831, se fit remarquer dès l’âge de 13 ans en exécutant avec une rare perfection un concerto qu’il avait composé lui-même ; voyagea ensuite en Italie, en Allemagne, et se fixa en France ; fut nommé premier violon de la chapelle de Napoléon ; professeur au Conservatoire, 1er chef d’orchestre à l’Opéra, et membre de l’Académie de musique. On lui doit les opéras d’Astifanax, (1802), d’Aristippe (1808), la Mort d’Abel (1810), et plusieurs opéras comiques, entre autres Paul et Virginie et Lodoïska (1791) ; la romance de Lodoïska, l’introduction et la marche des Tartares ont été longtemps populaires. R. Kreutzer a composé aussi une foule de symphonies et de sonates pour violon. — Son frère, Aug. Kreutzer, mort en 1832, se distingua aussi comme violoniste et lui succéda comme professeur au Conservatoire.

KREUTZER (Conradin), compositeur, né dans le grand-duché de Bade, en 1782, m. en 1849, inventa le Panmélodion, instrument assez semblable à l’harmonica. Après, avoir composé des messes et des pièces instrumentales, il se livra au genre dramatique. Ses meilleurs opéras sont : Conradin de Souabe, Théodore, Libussa, le Plongeur, une Nuit à Grenade, etc.

KREUTZER (Fréd.), érudit. V. CREUZER.

KREUTZNACH. V. CREUTZNACH.

KRICHNA ou KISTNA, fleuve de l’Inde en deçà du Gange, naît dans les Ghattes occidentales ; traverse le Bedjapour, le Bider, l’Haïderabad, et se jette dans le golfe du Bengale par deux bouches : celle du N., qui se nomme Krichna ; celle du S., ou Sippelek. Cours, 1200 kil. Il reçoit, à droite, la Malporba et la Toumbedra ; à gauche, la Bima et le Mossy, Le Krichna forme la limite entre le Décan septentrional et la Décan méridional. De tous les cours d’eau de l’Inde, c’est le plus riche en diamants et en pierres précieuses.

KRICHNA, dieu indien, fils de Vaçoudéva et de la belle Bévaki, qui régnaient à Mathoura, est considéré comme la huitième incarnation de Vichnou. On l’éleva en secret parmi les pasteurs pour le soustraire aux coups de son onde Kansa (incarnation de Siva), qui voulait faire périr les enfants de sa sœur afin de s’assurer l’empire. Il sut dans son enfance surmonter les obstacles de toute espèce que lui opposait Kansa, et, dès qu’il fut devenu grand, il vainquit et tua cet ennemi acharné. Il se mit ensuite à la tête des Pandous, race opprimée depuis longtemps par les Kourous ; prêta le secours de ses armes et de sa prudence au jeune Ardjouna, l’un des chefs des Pandous, et lui donna la victoire (cette guerre est appelée par les Hindous la Grande-Guerre, Maha-Bharata). Krichna fut tué accidentellement par le chasseur Angada, et à sa mort commença l’âge noir ou de fer, Kali-Youga. Krichna n’était pas moins remarquable par sa beauté que par sa valeur et sa sagesse. Il inspira de l’amour à 16 800 femmes, qui toutes se brûlèrent sur son bûcher. On trouve une grande analogie entre la légende de Krichna et celles d’Apollon, d’Hercule, et de quelques autres divinités grecques. La vie et les exploits de Krichna sont le sujet d’un poëme indien, le Bhagavata-Purana, que l’on attribue à Vopadéva (poëte du XIIIe siècle), et qui a été trad. en français par E. Burnouf (1841).

KRILOFF ou KRYLOFF (Iwan), fabuliste, russe, né à Moscou en 1768, mort en 1844, était depuis 1811 conservateur de la bibliothèque, impériale, de Saint-Pétersbourg. Il débuta dans les lettres par une comédie : le Magasin de modes (1807) ; malgré le succès de cette pièce, il préféra se donner tout entier à la composition des fables. Il est en ce genre le classique de la Russie. La plupart de ses sujets sont empruntés à La Fontaine ; mais il a su parfaitement se les approprier et les adapter au goût de sa nation. Parmi les éditions, de ses Fables on admire celle que le comte de Gr. Orloff donna à Paris en 1825, avec des traductions en vers français et italiens (chaque fable y a son traducteur, particulier) ; elles ont été aussi traduites en prose par Masclet, Moscou, 1828.

KRONACH, v. de Bavière. V. CRANACH.

KRONBORG, château fort du Danemark, dans l’île de Seeland, à 40 kil. E. de Copenhague, couvre Elseneur et défend le passage du Sund : il est regardé comme la clef de la Baltique. Il fut construit en 1683 par Frédéric II. La reine Caroline Mathilde, entraînée dans la chute de Struensée, y fut enfermée en 1772. Avant 1855, tout navire qui passait le Sund y payait un droit d’un pour cent.

KRONOBERG, gouvt de Suède, entre ceux de Jonkœping, Calmar, Bleking, Christianstad et Halmtsed, a 105 000 hab. ; ch.-l. Wexio.

KRONSCHLOT, KRONSTADT, V. CRONSTADT.

KROTZKA ou STOLNATZ, bg de Servie, à 15 kil. O. de Semendria. Il s’y livra en 1739 une bataille où les Turcs battirent les Autrichiens.

KROUCHCHETVA ou KROUKOVATZ, l’Aladja-Hissar des Turcs, v. de Servie, au centre, à 54 kil. O. de Nissa, près de la jonction des deux Morava. Évêché grec ; château où ont résidé plusieurs princes de Servie. Jadis ch.-l. d’un livah turc.

KRUDNER (Julie de WIETTINGHOFF, baronne de), femme mystique, née à Riga en 1764, était, fille du gouverneur de cette ville, et fut mariée dès l’âge de 14 ans au baron de Krudner, ambassadeur de Russie à Berlin. Après avoir longtemps brillé dans le monde et avoir mené, une vie tellement dissipée que son époux dut divorcer (1791), elle se retira tout à coup (vers 1807), se livra à une dévotion exaltée, et crut avoir reçu, du ciel mission de régénérer le Christianisme. Elle se mit en conséquence à parcourir l’Allemagne, prêchant en plein air, visitant les prisonniers, répandant d’abondantes aumônes, et entraînant à sa suite des milliers d’hommes. En 1814, elle eut de fréquentes relations avec les princes alliés qui venaient d’entrer, dans Paris : elle exerça surtout un grand ascendant sur l’empereur Alexandre ; elle lui prédit, assure-t-on, le retour de Napoléon de l’île d’Elbe et la chute prochaine de ce prince ; on lui attribue une grande part dans la formation de la Sainte-Alliance. De Paris elle se rendit en Suisse, puis en Allemagne, et recommença ses prédications ; mais on craignait son influence, et elle se vit partout expulsée. En 1824, elle se retira en Crimée, afin, d’y fonder une maison de refuge pour les pécheurs et les criminels ; elle y mourut la même année (à Kara-sou-Bazar). Elle avait publié en 1803, à Paris, un roman intitulé Valérie, qui paraît n’être que sa propre histoire. Sa Vie a été écrite par Eynard, Paris, 1849, et par Sternberg, Leips., 1856.

KRUG (Wilh. Traugott), philosophe, né en 1770 près de Wittemherg, mort en 1841, enseigna la philosophie successivement à Wittemberg, à Francfort-sur-l’Oder, à Kœnisberg, où il remplaça Kant, enfin à Leipsick, s’enrôla en 1813 pour repousser l’invasion