Aller au contenu

Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/3

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

5 v. in-8. Quelques-unes ont été trad. par Huber, dans son Choix de poésies allemandes, 1766. Hagedorn était grand admirateur de la littérature française. — Son frère, Christian Louis H., directeur des Académies des beaux-arts de Dresde et de Leipsick, a laissé des Considérations sur la peinture, Leipsick, 1762, regardées comme classiques.

HAGENBACH (Pierre, sire de), favori de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, fut nommé par ce prince en 1469 gouverneur des comtés de Ferrette, de Sundgau, de Brisgau et d'Alsace. Il abusa à un tel point du pouvoir qu'il occasionna la formation d'une ligue contre la Bourgogne entre l'archiduc d'Autriche, la Suisse, le Palatinat, et le roi de France Louis XI. Il fut pendu dans une émeute populaire par les habitants de Brisach (1474).

HAGETMAU, ch.-l. de cant. (Landes), dans la Chalosse, à 12 kil. S. de St-Sever ; 2000 hab. Vins recherchés. Restes d'un château des Grammont.

HAGUE (La). V. HOGUE (La).

HAGUENAU, v. d'Alsace-Lorraine, sur la Moder, à 28 kil. N. de Strasbourg; 8000 hab. Ville forte; collège, église byzantine de St-George. Faïence et poteries; percales, calicots, siamoises, goudron, etc. — Cette ville se forma autour d'un château construit, vers 1005, par un comte de Hohenstaufen, et où résidèrent souvent les empereurs de cette famille : c'était une des villes impériales de la Basse-Alsace. Elle fut prise par les Suédois en 1632; les Impériaux, commandés par Montecuculli, l'assiégèrent vainement en 1675; mais ils la prirent en 1705; Villars la reprit l'année suivante. En 1793 les Français défirent sous ses murs les Autrichiens et les Prussiens.

HAHN (Simon Fréd.), historien, né en 1692 à Klosterbergen près de Magdebourg, mort en 1729, avait acquis dès l'âge de 10 ans une espèce de célébrité par la précocité de ses connaissances, principalement en histoire. Il succéda, à 24 ans, au savant Eckart, professeur d'histoire à l'Université de Helmstædt; en l724, le roi d'Angleterre, George I, le nomma son historiographe et son bibliothécaire à Hanovre. Parmi ses différents ouvrages, on remarque son Histoire de la Constitution de l'Empire et des empereurs, depuis Charlemagne jusqu'à Guillaume de Hollande, en all., Halle, 1721-1724, 4 vol. in-4.

HAHN (L. Phil.), poëte tragique, né à Trippstadt, dans le Palatinat, en 1746, mort en 1787, fut secrétaire des finances et référendaire des comptes à Deux-Ponts. Il a donné quelques tragédies qui, malgré l'irrégularité du plan, sont remarquables par l'énergie du style, la hardiesse des portraits et la sublimité des pensées. Les meilleures sont: la Rébellion de Pise, 1776; Robert de Hohenecken, 1778.

HAHNEMANN (Samuel), fondateur de la médecine homœopathique, né en 1755 à Meissen (roy. de Saxe), m. en 1843, avait pour père un pauvre peintre sur porcelaine. Reçu docteur en médecine à Erlangen, il se fixa en 1791 à Leipsick, où il étudia avec le plus grand soin la chimie et la matière médicale; découvrit de nouveaux moyens de constater les falsifications du vin ainsi que les empoisonnements par l'arsenic, et trouva le précipité connu depuis sous le nom de mercure soluble d'Hahnemann. Mécontent de la médecine régnante, il entreprit une série d'expériences dans le but de reconnaître les propriétés des médicaments, et se trouva conduit à proclamer que les spécifiques les plus propres à guérir une maladie sont les substances mêmes qui produisent sur l'homme bien portant les symptômes de cette maladie. Dès lors, à l'axiome hippocratique : Contraria contrariis curantur, il substitua ce principe opposé : Similia similibus curantur; il nomma en conséquence la nouvelle doctrine homœopathie (d'ὅμοιος, semblable, πάθος, mal). Il enseigna en outre que les remèdes homœopathiques ne devaient être pris qu'à des doses infinitésimales. Ce fut en 1794, à l'hospice de Georgentnal près de Gotha, qu'il fit ses premiers essais. Attaqua par ses confrères et par les pharmaciens, dont il ruinait l'industrie par la simplicité de ses remèdes, il se vit plusieurs fois contraint de changer de résidence : il trouva pendant 14 ans un asile à Cœthen (1820-34). Il vint en 1835 se fixer à Paris, après s'être remarié, à 80 ans, avec une jeune Française, Mélanie d'Hervilly, et y mourut dans sa 89e année. Ses principaux ouvrages sont l'Organon de l'art de guérir, Dresde, 1810, traduit par Jourdan, 1832; la Matière médicale, 1811-1821, traduite par le même, 1834; Des maladies chroniques (il les attribue pour la plupart à un vice psorique ou à un vice syphilitique), 1828, trad. en 1832 et 1846. Quelque opinion qu'on ait sur le fond de la doctrine d'Hahnemann, on reconnaît qu'il a rappelé l'attention sur l'action de médicaments trop négligés, et qu'il a fait lui-même d'intéressantes découvertes sur les propriétés spécifiques de plusieurs substances. Le Dr Perry et le Dr L. Simon ont donné des Notices sur sa vie et ses travaux.

HAÏDERABAD ou HYDERABAD, c.-à-d. ville du lion, v. de l'Inde, dans le roy. du Décan, ch.-l. de la prov. d'Haïderabad, et résidence du Nizam, sur la r. dr. du Moussy, à 3 kil. E. de Golconde, à 310 kil. N. N. O. de Madras, par 17° 15' lat. N., 76° 9' long. E. ; 200 000 hab. Commerce de diamants. — Cette ville, fondée en 1586, portait d'abord le nom de Bagnagor; ce nom fut changé en celui d'Haïderabad, en l'honneur d'Ali, gendre de Mahomet, que l'on nomme quelquefois Haïder-Allah, le lion de Dieu. — L'ancienne prov. d'Haïderabad, qu'on nomme aussi prov. de Golconde, est bornée au N. et au N. O. par le Bider, au S. O. par le Bedjapour, dont elle est séparée par la Bima et la Krichna, au S. par la prov. de Balaghat et le pays des Circars septentrionaux, à l'E. par le Gandouana, dont le Godavery la sépare, et a pour villes principales Haïderabad et Golconde. Cette contrée est couverte de montagnes, mais elles sont peu élevées. On y trouve un grand nombre de vallées, toutes extrêmement fertiles. Les habitants professent presque tous le Brahmanisme, et parlent le dialecte telinga. — L'Haïderabad appartenait jadis aux radjahs de Telingana et de Bichnagar; les Mahométans le conquirent au XVe siècle, et en firent un État particulier sous le nom de Royaume de Golconde. Aureng-Zeyb le réunit à son empire en 1687. Vers 1719, Tchyn-Kili-Khan, gouverneur de cette province pour les Mongols, s'y rendit indépendant; il régna jusqu'en 1748. Ghazy-ed-Dyn, son fils, lui succéda. Vint ensuite Nizam-Aly, qui eut à combattre à la fois Haïder-Ali, les Mahrattes et les Anglais. Il se reconnut vassal de ces derniers en 1800.

HAÏDERABAD, v. de l'Inde (Sindhy), capit. d'une principauté vassale des Anglais, dans une île formée par le Sind, et dans l'ancien Moultan, par 25° 22' lat. N. et 66° 15' long. E. : 20 000 hab. Citadelle. Fabriques d'armes, grand commerce. Cette ville fut fondée vers le milieu du siècle dernier.

HAÏPER-ALI ou HYDER-ALI, conquérant indien, né en 1718 près de Kolar, dans le roy. de Maïssour (Mysore), était fils du commandant d'une forteresse et prétendait descendre de Mahomet. Il se distingua de bonne heure contre les Mahrattes, fut en récompense élevé par le radjah de Maïssour au rang de ministre, mais ne tarda pas à se révolter, s'empara en 1761 de Seringapatnam et de tout le Maïssour, dont il chassa le radjah, rangea sous ses lois, avec le secours des Français, les côtes de Malabar et de Calicut, ainsi que les Maldives, et se fit appeler le Roi des îles de la mer des Indes. Les Anglais essayèrent inutilement de s'opposer à ses progrès; il mourut en 1782 dans la ville d'Arcate, laissant ses États à ses fils Tippou-Saïb et Kérym-Saïb.

HAÏDOUKS, milice instituée en Hongrie par Mathias Corvin vers 1460, fut supprimée en 1605, et reçut alors pour demeure six villages du comitat de Szabolsch. Ce pays, connu depuis sous le nom de Pays des Haïdouks, est situé à l'E. et à l'O. de Debreczin.