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LUZ-EN-BARÈGES, ch.-l. de cant. (Hautes-Pyrénées), à 16 kil. S. d'Argelès; 2678 h. Eaux minérales près de là (à St-Sauveur).

LUZARCHES, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), à 24 Kil. N. E. de Pontoise; 1400 h. Fabrique de blondes. Patrie de l'architecte Robert de Luzarches. Anc. abbaye, fondée par S. Louis; anc. château royal au temps des Mérovingiens. Environs délicieux.

LUZECH, Uxellodunum? ch.-l. de c. (Lot), à 18 k. O. de Cahors, sur la r. g. du Lot; 2000 h. Anc. château fort. Vins estimés.

LUZY, ch.-l. de c. (Nièvre), à 30 k. S. de Château-Chinon; ; 2000 h. Commerce de bois et de houille.

LUZZARA, v. du duché de Parme, à 7 k. N. E. de Guastalla ; 1500 h. Les Français y battirent les Autrichiens en 1702 : le marquis de Créqui, fils du maréchal, périt dans cette action.

LYÆUS (c.-à-d. en grec qui délie, qui délivre des soucis), un des surnoms de Bacchus.

LYCAMBE. V. ARCHILOQUE.

LYCAON, fils de Pélasgus et roi d'Arcadie, réunit les habitants sauvages de cette contrée, leur donna des lois, et fonda Lycosure, la ville la plus ancienne du pays. On le fait vivre du temps de Cécrops. Il eut deux fils, Œnotrus et Peucetius, qui émigrèrent et qui laissèrent leur nom à deux contrées de l'Italie, l'Œnotrie et la Peucétie. Selon la Fable, Lycaon fut changé en loup (en grec Lykos), pour avoir essayé d'assassiner pendant son sommeil Jupiter qui, sous la forme d'un simple mortel, était venu lui demander l'hospitalité. D'après une autre tradition, il avait offensé le dieu en servant sur sa table les membres d'un jeune enfant qu'il avait égorgé, ou plutôt en lui sacrifiant des victimes humaines.

LYCAONIE, Lycaonia, région de l'Asie-Mineure (et plus tard province du diocèse d'Asie), dans les mont. au N. de la Pisidie et de l'Isaurie, avait pour villes principales Iconium (Konieh) et Larande.

LYCÉE (mont), Lycæus mons, auj. Diaphorti, montagne d'Arcadie, au S., s'unissait au mont Taygète. Elle était consacrée à Pan et à Jupiter Lycéen. Son nom venait du grand nombre de loups (en grec Lykos) qu'on y rencontrait.

LYCÉE (le), Lycæum, portique et promenade d'Athènes, sur les bords de l'Ilissus, où Aristote donnait ses leçons en se promenant avec ses disciples. — Par suite le Lycée a désigné l'école et la doctrine d'Aristote (V. ARISTOTE et PÉRIPATÉTICIENS). Ce nom a même été étendu à divers établissements destinés à l'enseignement. En 1787, Pilastre des Rosiers fonda à Paris sous le nom de Lycée une institution destinée à faire faire des cours publics de lettres et de sciences, et où enseignèrent La Harpe, Ginguené, Fourcroy, Chaptal, etc. Depuis, le Lycée a pris le nom d’Athénée.

LYCHNIDE, Lychnidus, v. de l'anc. Illyrie, ch.-l. des Dassarètes, sur la côte E. du lac Lychnide (auj. lac d’Ochrida), passa sous la domination romaine en 167 av. J.-C.

LYCIE, Lycia, auj. livah de Tekke et partie de celui de Mentech, région de l'Asie-Mineure, au S. de. la Phrygie, entre la Carie au N., la Pamphylie à l'E., et la Méditerranée à l'O. et au S., était sillonnée par les ramifications du Taurus et avait pour villes principales Xanthe, Telmissus, Myra et Patare. On y adorait surtout Apollon. — La Lycie, qu'on appelait originairement Myliade, eut pour premiers habitants les Solymes, qui furent dépossédés par les Termyles, venus de Crète. Le pays fut ensuite conquis par Lycus, fils de Pandion, roi d'Athènes; d'où son nom. Les Lyciens, conduits par Sarpédon, soutinrent Priam contre les Grecs. Ce pays appartint successivement aux Perses, à partir de Cyrus, puis à Alexandre, à Antigone, aux Séleucides, aux Rhodiens(190-168), à qui les Romains le firent céder par Antiochus le Grand; il redevint libre nominalement sous l'alliance de Rome, et fut enfin annexé à l'empire sous Claude.

LYCOMÈDE, roi de Scyros. Achille fut envoyé chez lui, déguisé en fille, pour le soustraire à ceux qui voulaient l'emmener au siége de Troie, et séduisit sa fille Déidamie.

LYCOPHRON, fils de Périandre. V. PÉRIANDRE.

LYCOPHRON, poëte du IIIe siècle av. J.-C., célèbre par l'obscurité de son style, né à Chalcis en Eubée, vécut en Égypte, à la cour de Ptolémée Philadelphe; fit un grand nombre de tragédies et de poésies diverses, et prit place, avec Aratus, Théocrite, etc., dans la Pléiade poétique de cette époque. Il ne resta de lui qu'un poëme fort singulier, intitulé : Alexandra (Cassandre : fille de Priam) : c'est une longue prédiction des malheurs réservés à Troie; elle est écrite dans un style énigmatique et peu intelligible. Ce morceau a été longuement commenté chez les anciens par Tzetzès, et chez les modernes par Canter, Bâle, 1566 ; Meursius, 1597 ; Potter, Oxford, 1697 ; Reichard, Leipsick, 1788; Muller, 1811; Bachmann, 1830; Th. Lysander, Leips., 1859. M. Dehèque l'a édité, traduit en français et commenté en 1853.

LYCOPOLIS, auj. Syout, v. de la Thébaïde, vers le N., au N. O. d’Apollinopolis minor, sur la rive gauche du Nil, donnait son nom au nome Lycopolite. On y honorait le loup, ou plutôt le chakal, que les anciens prenaient pour le loup. Patrie de Plotin.

LYCORTAS, ami de Philopœmen, devint, après ce général, chef de la ligue Achéenne, vengea sa mort en pillant Messène, et força Sparte à entrer dans la ligue, 182 av. J.-C. L'historien Polybe était son fils.

LYCOSTHÈNE. V. WOLFFHART.

LYCOSURA, v. d'Arcadie, chez les Parrhasiens, au pied du Lycée et au S. O. de Mégalopolis. C'était une des plus anc. villes de Grèce : on la disait fondée par Lycaon. — Dans le nouveau roy. de Grèce on a donné ce nom à un dème qui a pour ch.-l. Isari.

LYCURGUE, roi fabuleux de la Thrace, s'opposa au culte de Bacchus, et poursuivit les Ménades pendant qu'elles célébraient les Orgies. En punition, il fut frappé de cécité; ses sujets se révoltèrent et il périt de mort violente, soit crucifié, soit déchiré par des chevaux sauvages. Il est probable que ce prince proscrivit l'usage du vin et qu'il excita par là une insurrection dans laquelle il périt.

LYCURGUE, législateur des Lacédémoniens, était fils d'Eunome, roi de Sparte, de la race des Procèdes. Son frère aîné, le roi Polydecte étant mort fort jeune, l'an 898 av. J.-C., sans laisser d'autre enfant que celui dont sa femme était enceinte, celle-ci lui offrit la couronne en s'engageant à faire périr son enfant s'il voulait l'épouser. Lycurgue repoussa ces offres criminelles, et, après la naissance du prince, qu'on nomma Charilaüs, il se contenta du titre de tuteur de son neveu; il gouverna en cette qualité jusqu'à la majorité du jeune prince. Des désordres sans cesse renaissants ayant fait sentir à Lycurgue le besoin d'une bonne législation pour sa patrie, il partit pour la Crète, l’Égypte et l'Asie, dans le but d'étudier les lois de ces pays. A son retour, il donna à Sparte, de concert avec Charilaüs, une législation qui fit longtemps sa gloire (884). Toutefois, la réforme ne passa pas sans difficultés et sans luttes : assailli sur la place publique, il eut un œil crevé par un séditieux, mais sa modération et sa bonté dans cette circonstance lui ramenèrent les mécontents. On dit qu'après avoir fait jurer à ses concitoyens de ne rien changer à ses lois pendant son absence, il partit pour un long voyage et ne revint jamais. Au reste, rien n'est moins certain que tout ce que l'on raconte de ce personnage, qui est antérieur aux temps vraiment historiques. La législation de Lycurgue avait principalement pour but d'établir l'égalité entre tous et de former un État guerrier, mais sans esprit de conquête. Pour atteindre le premier but, les terres avaient été partagées en portions égales; une loi interdisait l'aliénation, la diminution et l'augmentation des portions attribuées à chaque famille; les monnaies d'or et d'argent avaient été remplacées par du fer; les repas étaient communs, l'éducation donnée en public. Pour atteindre le second but, la