Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

famille était absolument subordonnée à l’État; l’éducation était toute martiale : des exercices continuels développaient les forces et l’adresse des jeunes gens; il était même défendu de s’appliquer aux arts et aux métiers : tout cela était abandonné aux ilotes. Le gouvernement se composait de deux rois, qui présidaient le Sénat, accomplissaient les cérémonies religieuses, avaient l’initiative des lois et commandaient les armées; d’un sénat de 28 membres élus par le peuple, chargé d’ordonner tout ce qui concernait la guerre, la paix, les alliances; d’une assemblée du peuple, qui choisissait les magistrats, fixait la répartition des contributions, admettait ou rejetait les lois. Sparte dut sa grandeur aux lois de Lycurgue, et la république commença à décliner du moment où elle fut abolie. Toutefois, cette législation a été trop vantée (V. MABLY) : si elle était propre à développer la force, le courage, l’amour de la patrie, le respect de la vieillesse, elle péchait par un esprit étroit, par une politique égoïste, par l’oppression de la famille et la proscription des nobles jouissances de l’esprit. Elle ne pouvait convenir qu’à des temps presque barbares et à une société peu nombreuse. Plutarque a écrit la Vie de Lycurgue.

LYCURGUE, orateur athénien, né en 408 av. J.-C., m. en 326, fut pendant 12 ans intendant du trésor public et chargé de l'administration. Il se fit autant remarquer par son éloquence que par l'intégrité avec laquelle il remplit ses fonctions. Il était un des 30 orateurs qu'Alexandre voulut se faire livrer par les Athéniens, et que ceux-ci lui refusèrent. Il ne reste de lui qu'un discours contre Léocrate, qui se trouve dans le Recueil des orateurs grecs de Reiske, Leipsick, 1770, et que l'abbé Auger a traduit en français. Il a été édité séparément par Hauptmann, Leipsick, 1753; Schulze, Brunswick, 1789; Coray, Paris, 1826; Maetzner, Berlin, 1835; Freudenberg, Bonn, 1850. Kiessling a donné une édition des fragments de Lycurgue, Halle, 1834 et 1847, et Nissen une notice De Lycurgi vita et rebus gestis, Kiel, 1833.

LYCUS, nom de plusieurs rivières chez les anciens, en Asie-Mineure, en Syrie, etc., la plupart peu importantes. V. ZAB, RHYNDACUS, etc.

LYCUS, fils de Pandion, roi d'Athènes, et frère d’Égée, s'expatria pour échapper aux soupçons de son frère et alla s'établir dans le pays qui prit de lui le nom de Lycie. — Roi de Thèbes. V. ANTIOPE et DIRCÉ.

LYDD, v. et port d'Angleterre (Kent), à 44 k. S. O. de Maidstone, 1450 hab., est conjointement avec Romney un des Cinq-Ports. Phare.

LYDDA, auj. Ludd ou Loddo, la Diospolis des Grecs, v. de la Palestine, auj. en Syrie (Damas), à 5 kil. N. E. de Ramleh ; 2000 hab. Évêché grec. Église magnifique, construite par Justinien, et consacrée à S. George, qui, selon la tradition, souffrit le martyre à Lydda. S. Pierre guérit un paralytique dans cette ville.

LYDGATE (John), vieux poëte anglais, né en 1380, mort vers 1460, était moine dans l'abbaye de Bury dans le comté de Suffolk. Il voyagea en France et en Italie, s'y instruisit dans la langue et la littérature des deux pays, étudia surtout Dante, Boccace et Alain Chartier, ouvrit, à son retour, une école dans son monastère, y enseigna à la jeune noblesse l'art de la versification et donna lui-même l'exemple en cultivant la poésie. Il imita Chaucer avec assez de succès : il a laissé des Églogues, des Odes, des Satires, et quelques poëmes : la Chute des Princes, imprimé en 1494; le Siége de Thèbes; la Destruction de Troie; la Vie et la mort d'Hector, etc.

LYDIAT (Thomas), chronologiste anglais, né en 1572 à Okerton (Oxford), m. en 1646, reçut les ordres, se lia avec le savant Usher, qui le fit nommer professeur à l'Université de Dublin, puis fut directeur du collège d'Okerton. On a de lui des traités: De variis annorum formis, Londres, 1605; Emendatio temporum, contra Scaligerum, 1609; de Anni solaris mensura, 1621; Canones chronologici, 1675; des Notes sur la chronique de Paros, etc.

LYDIE, région de l'Asie-Mineure, sur la côte occidentale, entre la Mysie au N. et la Carie au S., avait pour ch.-l. Sardes. Elle renfermait deux montagnes célèbres, le Tmolus et le Sipyle, et était arrosée par le Caystre, le Caïque, l'Hermus et son affluent le Pactole, qui roulait des paillettes d'or. Sur la côte étaient presque toutes les cités grecques qui formaient la confédération ionienne. Elle est auj. dans l'Anatolie, et est en partie comprise dans le livah de Saroukhan. — La Lydie, primitivement Méonie, forma de 1679 à 548 av. J.-C. un royaume indépendant qui eut 3 dynasties de rois, les Atyades (1579-1292 av. J.-C.), les Héraclides (1292-708), les Mermnades (708-547), et dont les limites varièrent, mais qui, sous Crésus, allait de la mer Égée à l'Halys. Conquise par Cyrus sur Crésus en 547 av. J.-C., elle fut comprise dans la 2e satrapie de l'empire perse. Alexandre s'en empara facilement; après lui elle fut le partage d'Antigone, et, après la bataille d'Ipsus (301 av. J.-C.), passa aux Séleucides. Eumène I la joignit vers 260 à son royaume de Pergame, et Attale III la légua, en 132, avec le reste de ses États, aux Romains, qui s'en mirent en possession en 129.

Rois de Lydie.
Atyades. Héraclides.
Mœon ou Manès, v. 1579 Alcée, Bélus, Ninus, Argon, 1292-1219
Cotys,
Atys, Dix-huit rois inconnus, 1219-797
Lydus,
Akiasmus, v. 1480 Ardys I, 797
Hermon ou Adremis, Alyatte I, 761
Alcimus, Mélès, 747
Camblite, Candaule, 735
Tmolus, Mermnades.
Théoclymène, Gygès, 708
Marsyas, Ardys II, 670
Jardanus, Sadyatte, 621
Omphale, v. 1350 Alyatte II, 610
Pylémène, v. 1292 Crésus, 559-547

LYDUS (Joannes LAURENTIUS), écrivain grec, né en 490 à Philadelphie en Lydie, m. vers 565, remplit diverses fonctions administratives et judiciaires à la cour de Justinien. Il avait composé des traités De Mensibus, dont il ne reste que des fragments publiés par N. Schow, Leips., 1794, et par Rœther, Darmstadt, 1826; De Magistratibus Romanorum, publié par J. Fuss, avec préface de Hase, Leyde, 1812; De Ostentis, publié par Hase, Paris, 1823. Ces ouvrages ont été réunis par Bekker, avec trad. latine, 1 vol. in-8, Bonn, 1837, dans le Corpus scriptorum historiæ Byzantinæ.

LYME-REGIS, Lemanis Portas, v. d'Angleterre (Dorset), sur la Manche, à 10 kil. O. de Dorchester; 3500 hab. Bon port, bains de mer. Le duc de Monmouth y débarqua en 1685, pour disputer le trône à Jacques II. Il fut pris peu après.

LYNAR (Roch Frédéric, comte de), homme d'État, né en 1708 à Lubbenau dans la B.-Lusace, m. en 1781, entra au service du Danemark, fut ambassadeur de cette puissance en Suède, en Russie, gouverneur du duché d'Oldenbourg, négocia et fit signer la convention de Closter-Seven (1757). Ses Œuvres politiques (Leipsick, 1806, 4 vol. in-8) offrent des renseignements importants sur l'histoire du temps.

LYNCÉE, un des fils d'Égyptus, épousa Hypermnestre, une des 50 Danaïdes, et fut seul épargné par sa femme (V. DANAÏDES). Il succéda à Danaüs sur le trône d'Argos (1520 av. J.-C). — Un des Argonautes, fils d'Apharée, roi de Messénie, et frère jumeau d'Idas, avait la vue si perçante qu'il voyait, dit-on, au fond des mers et même à travers les murs. Lyncée et Idas eurent querelle avec Castor et Pollux; Lyncée tua Castor et fut tué par Pollux.

LYNCESTIDE, Lyncestis, région de Macédoine, au N. O., bornée au N. par la Pélagonie, au S. par l'Élymiotide, est traversée par l'Érigon.