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jusqu’au Don, à la Theiss, au Danube et à la Baltique. Vaincu par les hordes innombrables des Huns, il se donna la mort pour ne pas survivre à sa défaite.

HERMANCE, vge de Suisse, à 14 kil. N. E. de Genève ; 400 hab. Anc. ville forte, détruite à la fin du IVe s. par les Bourguignons. Rebâtie par la reine Hermangarde (d’où son nom), elle fut brûlée par les Bernois au XVIe siècle.

HERMANDAD (la SAINTE-), du latin germanitas, confrérie. On nomma ainsi en Espagne, surtout en Castille, une association d’officiers de police, tirés de l’ordre des bourgeois et chargés de veiller à la sûreté des routes. Elle fut établie dans le royaume de Castille en 1486 ; elle avait trois résidences principales : Tolède, Ciudad-Rodrigo et Talavera. Elle fut dans la suite transformée en une milice chargée d’exécuter les ordres de l’Inquisition.

HERMANFROI, l’un des fils de Bazin, roi de Thuringe, hérita du tiers de ce royaume à la mort de son père. Mais, poussé par les conseils de sa femme Amalbergue, nièce de Théodoric le Grand, il s’empara du royaume entier, en faisant périr ses deux frères, Bertaire et Balderic Pour renverser ce dernier, il avait été secondé par Thierri, roi de Metz ; mais, ayant refusé d’admettre ce prince au partage du butin, il fut attaqué en 528, perdit toute la Thuringe, qui fut réunie à l’empire des Francs, et fut précipité en 530 du haut des murs de Tolbiac.

HERMANGARDE, 2e femme de Charlemagne, était fille de Didier, roi des Lombards. Elle fut répudiée en 771, après un an de mariage, — 1re femme de Louis le Débonnaire, fut mère de Lothaire, Pépin et Louis. C’est elle qui par ses conseils perfides détermina à se soumettre Bernard, roi d’Italie, révolté contre son père. — [[w:Ermengarde (fille de Louis II le Jeune)|Fille de Louis II]], roi d’Italie et empereur d’Occident, épousa en 879 Boson, roi de la Bourgogne Cisjurane et soutint un siège de 2 ans dans Vienne contre les rois francs Louis III et Carloman. Devenue veuve en 888, elle conserva la régence du roy. de Bourgogne jusqu’à l’avénement de son fils Louis l’Aveugle, et se retira alors dans un couvent.

HERMANN, héros germain. V. ARMINIUS.

HERMANN DE LUXEMBOURG, dit le Lorrain, comte de Salms, et fils de Gilbert, comte de Luxembourg, fut élu roi des Romains en 1081, après la mort de Rodolphe de Souabe, par les Saxons révoltés contre l’empereur Henri IV, fut couronné à Goslar et se soutint quelque temps ; mais abandonné de ses partisans, il fut forcé de se réfugier en Lorraine. Il mourut à Metz en 1088.

HERMANN, landgrave de Thuringe de 1190 à 1216, fils du landgrave Louis de Fer, fut nommé comte palatin de Saxe à la place de Henri le Lion, mis au ban de l’empire, et contribua à faire nommer empereur Frédéric II. Ce prince aimait les lettres, et il figure lui-même parmi les minnesinger. C’est sous son règne et dans sa résidence même qu’eut lieu, en 1207, le célèbre concours poétique connu sous le nom de Combat de Wartbourg.

HERMANN, surnommé Contractus à cause de la contraction de ses membres, moine de Reichenau, né en 1013, m. en 1054, a laissé sous le titre de Chronicon de sex ætatibus mundi, une chronique importante, surtout pour l’histoire des Xe et XIe siècles. Imprimée pour la 1re fois, mais d’une manière incomplète, à Bâle, 1525, elle a été publiée en entier par Ussermann en 1792 et par Pertz (dans les Monumenta Germaniæ). On a encore d’Hermann : Opuscula musica ; De mensura astrolabii, etc.

HERMANN (Godefroi), philologue, né à Leipsick en 1772, mort en 1848, se forma sous Reiz, son parent, professa successivement la philosophie, l’éloquence et la poésie à l’Université de Leipsick ; fonda en 1819 la Société grecque, et contribua puissamment par cette fondation, ainsi que par ses cours et ses écrits, aux progrès de la philologie. Décoré dès 1815 de l’ordre du Mérite civil, puis anobli par le roi de Saxe, il fut en 1835 nommé associé étranger de l’Académie des inscriptions. Ses travaux ont eu principalement pour objet la métrique des anciens, dont il réussit en partie à débrouiller le chaos ; il publia dans ce but : De Metris poetarum græcorum et romanorum, 1796 ; Manuel de métrique (allem.), 1798 ; Elementa doctrinæ metricæ, 1816, ouvrage dont il donna lui-même un abrégé en 1818. On lui doit en outre d’excellents travaux sur la Grammaire grecque, sur les Dialectes, sur la Mythologie primitive ; de bonnes éditions des Orphiques (1805), des Hymnes d’Homère (1806), et des Tragédies d’Eschyle (1852, posthume).

HERMANNSTADT, Cibinium en latin mod., une des 2 capit. de la Transylvanie, ch.-l. du pays des Saxons et du cercle d’Hermannstadt, sur le Cibin, à 115 k. S. E. de Klausenburg ; 22 000 hab. Siège de la diète des Saxons et du gouverneur militaire ; évêché grec ; consistoire luthérien ; tribunal d’appel ; maison d’orphelins ; lycée ; bibliothèque et musée. Aspect gothique ; belle place ; arsenal, hôtel de ville hôtel des états, palais de Bruchenthal, caserne, théâtre. Draps, laines, mousselines, chapeaux, papier, poudre, etc. Cette v. fut fondée en 1160 par des Saxons. — Le cercle d’Hermannstadt, entre ceux de Reissmarkt, de Leschkirch et de Weissembourg et la Valachie, compte env. 320 000 hab.

HERMANRIC. V. HERMANARIC.

HERMANT (Jean), curé de Maltot près de Bayeux, né en 1650 à Caen, mort en 1725, a laissé, outre un recueil d’Homélies, plusieurs abrégés qui eurent du succès : Histoire des conciles, Rouen, 1695 ; Hist. de l’établissement des ordres religieux et des congrégations de l’Église, 1697 ; Hist. des ordres militaires et des ordres de chevalerie, 1698 ; Hist. des hérésies, 1717. On lui doit aussi une Hist. du diocèse de Bayeux, Caen, 1705. Il inclinait au Jansénisme.

HERMAPHRODITE, fils de Mercure (Hermès) et de Vénus (Aphrodite). Un jour qu’il se baignait dans une fontaine, la Naïade qui y présidait conçut pour lui de l’amour, et pria les dieux d’unir tellement leurs corps que désormais ils n’en fissent plus qu’un ; ce vœu fut exaucé, et Hermaphrodite conserva depuis les attributs des deux sexes. — V. SALMACIS.

HERMAS (S.), chrétien du Ier siècle, que l’on croit disciple de S. Paul et habitant de Rome, est auteur d’un ouvrage grec intitulé : le Pasteur, divisé en trois parties (les Visions, les Préceptes et les Similitudes), qui est un des plus anciens monuments du Christianisme et qui a joui d’une grande autorité. Il écrivait vers l’an 92. On a perdu l’original grec du Pasteur ; il n’en reste qu’une version latine, que Cotelier a insérée dans ses Monuments des temps apostoliques, Paris, 1672 ; il a été trad. en franç. par Legras, de l’Oratoire, 1717. On a annoncé en 1855 que l’original grec avait été retrouvé, avec une traduction éthiopique. S. Hermas est honoré par les Grecs le 18 mars et par les Latins le 9 mai.

HERMENAULT (L'), ch.-l. de c. (Vendée), à 9 kil. N. O. de Fontenay-le-Comte ; 600 hab.

HERMENT, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), près de la Sioule, à 45 kil. O. de Clermont-Ferrand ; 800 h. C’était jadis une baronnie, qui appartint en dernier lieu à la maison de Rohan Soubise.

HERMÈS, nom de Mercure chez les Grecs. L’Hermès grec était surtout révéré comme dieu de la parole et de l’éloquence : on le représentait sous la figure d’un homme de la bouche duquel sortaient de petites chaînes qui aboutissaient aux oreilles de ses auditeurs pour les enchaîner. — Les Grecs donnaient aussi le nom d’Hermès à une sorte de pilastres surmontés d’une tête de ce dieu, et que l’on plaçait dans les grands chemins et les carrefours.

HERMÈS TRISMÉGISTE (c.-à-d. Mercure trois fois grand), le Thoth ou Mercure des Égyptiens, personnage fabuleux, que les Égyptiens et d’après eux les Grecs regardaient comme le père de toutes les sciences, le législateur et le bienfaiteur de l’Égypte, et que l’on place dans le XXe siècle av. J.-C. On lui