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mida, à 22 kil. N. O. de Savone; 1200 hab. Bonaparte y remporta une de ses premières victoires sur les Autrichiens, le 14 avril 1796. — Le nom de Millesimo a été donné à une colonie agricole créée en Algérie en 1848, dans le voisinage de Guelma.

MILLEVOYE (Ch. Hubert), poëte français, né en 1782 à Abbeville, m. en 1816, renonça au commerce de la librairie pour cultiver la poésie, concourut plusieurs fois pour les prix de poésie de l'Académie française, et fut couronné pour l’Indépendance de l'homme de lettres, 1806; le Voyageur, 1807; la Mort de Rotrou, 1811; la Mort de Goffin, 1812; Belzunce, etc. Éprouvé par des chagrins d'amour et sentant sa santé profondément altérée, il était retourné dans sa ville natale pour s'y rétablir; mais, ayant été rappelé à Paris par le soin de ses affaires, il y succomba bientôt à une maladie de poitrine : il n'avait que 34 ans. Ses Œuvres complètes ont été publiées en 1822, avec une Notice sur sa vie par M. J. Dumas, et en 1833 (par Pongerville). On y remarque les Plaisirs du poëte, l'Amour maternel, Emma et Éginard, et de belles Élégies. Pressentant sa fin, ce poëte avait chanté lui-même les approches de sa mort dans des vers touchants, tels que l'élégie du Poëte mourant, la Chute des feuilles, la romance Priez pour moi, composée huit jours avant sa mort. On a aussi de Millevoye deux petits poëmes héroïques, Charlemagne à Pavie, en 6 chants, Alfred, en 4 chants, l'un et l'autre en vers de 10 syllabes; et des traductions en vers, assez estimées, des premiers chants de l’Iliade, des Bucoliques de Virgile, et de plusieurs Dialogues de Lucien. Ses Élégies, qui sont restées son principal titre, respirent un sentiment vrai et une douce mélancolie, mais on leur reproche certain abus de la sensibilité.

MILLIN (Aubin Louis), naturaliste et archéologue, né à Paris en 1759, mort en 1818, apprit la plupart des langues modernes dans le but de se livrer aux lettres, puis étudia les sciences naturelles et fut l'un des fondateurs de la société Linnéenne. Arrêté en 1793, il fut sauvé par la révolution du 9 thermidor. Il succéda en 1794 à l'abbé Barthélémy dans la place de conservateur du cabinet des médailles, fut ensuite chef de division dans les bureaux de l'instruction publique, puis professeur d'histoire à l'école centrale de la Seine. Il visita en 1811 l'Italie et la Sicile, et en rapporta de riches matériaux. Il a publié un grand nombre d'ouvrages, dont plusieurs se ressentent de la précipitation avec laquelle il les rédigeait. Les principaux sont : Discours sur l'origine et les progrès de l'histoire naturelle en France, 1790; Minéralogie homérique, 1790; Antiquités nationales, 1790-98; Éléments d'histoire naturelle, 1794; Introduction à l'étude des monuments antiques, 1796-1811; Monuments antiques inédits, 1802-1804; Histoire métallique de la Révolution française, 1806; Dictionnaire des Beaux-Arts, 1806 (en partie traduit de Sulzer); Description des peintures et des vases dits étrusques, 1808-10; Galerie mythologique, 1811; Voyage dans le midi de la France, 1807; Voyage dans le Milanez, etc., 1817. Il avait fondé en 1792, avec Noël et Warens, le Magasin encyclopédique, journal scientifique dont la collection forme 122 vol. in-8, et il le rédigea jusqu'en 1816.

MILLINGEN (John), archéologue, né à Londres en 1775, m. en 1845, consacra sa vie à la culture des arts et à des voyages scientifiques. Il passa une partie de sa jeunesse à Paris et fut quelque temps attaché à la Monnaie, puis il visita l'Italie, résidant tantôt à Rome, tantôt à Naples ou à Florence. Il a laissé des écrits estimés, dont plusieurs rédigés en français : Peintures inédites de vases grecs, Rome, 1813; Vases grecs de la collection de sir J. Coghill-Bart, Rome, 1817; Monuments inédits de l'art grec dans les principales collections de la Grande-Bretagne, Londres, 1823-26; Monnaies anciennes des cités grecques, 1821-37. Il était depuis 1833 correspondant de l'Académie des inscriptions.

MILLOT (l'abbé), historien, né en 1726, à Ornans en Franche-Comté, m. en 1785, entra jeune chez les Jésuites, professa les humanités dans plusieurs de leurs colléges, puis la rhétorique à celui de Lyon. Ayant encouru la disgrâce de ses supérieurs pour avoir fait dans un de ses écrits l'éloge de Montesquieu, il quitta la Compagnie. L'archevêque de Lyon le nomma un de ses grands vicaires. Après avoir prêché quelque temps sans grand succès, l'abbé Millot entreprit, dans le but d'être utile aux jeunes gens, de rédiger des livres élémentaires d'histoire. Ces ouvrages le firent connaître avantageusement, et il fut appelé en 1768 à une chaire d'histoire au collége de la Noblesse fondé à Parme par le marquis de Felino. En 1778, il fut nommé précepteur du duc d'Enghien. Il avait été reçu à l'Académie française en 1777. Outre des traductions et des discours académiques, on a de lui : Éléments de l'Histoire de France, Paris, 1767-69 (et 1806, avec continuation par Ch. Millon et Delisle de Sales); Éléments de l'Histoire d'Angleterre, 1769 (et 1810, augmentés des règnes de George II et de George III, par Ch. Millon); Éléments d'histoire générale ancienne et moderne, 1772-83; Histoire littéraire des Troubadours, 1774 (cet ouvrage a été fait sur les matériaux rassemblés par Sainte-Palaye); Mémoires pour servir à l'histoire de Louis XIV et de Louis XV, rédigés sur les manuscrits du duc de Noailles, 1777. Les histoires de Millot sont écrites avec intérêt et lucidité; mais elles sont empreintes d'un esprit philosophique peu conforme aux principes dans lesquels il avait été élevé : ses Éléments d'Histoire générale sont à l’Index à Rome.

MILLS (Ch.), historien, né près de Greenwich en 1788, m. en 1825, a publié : Hist. du Mahométisme, Londres, 1817, ouvrage bien écrit, mais superficiel; Hist. des Croisades, 1819, ouvrage supérieur au précédent (trad. par M. F. Tiby, 1835); Voyage de Th. Ducas dans différentes contrées de l'Europe à l'époque de la renaissance des lettres, 1823; Hist. de la chevalerie, 1825.

MILLY, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), à 24 kil. E. d'Étampes; 1950 h. Château gothique, assiégé par les Anglais sous Charles VII. Grains, chanvre.

MILO, Melos, île de l'État de Grèce, dans l'Archipel, une des Cyclades méridionales, en face de la Morée, par 22° 5' long. E., 36° 43' lat. N. : 24 kil. sur 16; env. 7000 hab.; ch.-l., Milo. Montagneuse et volcanique, mais fertile; mines de fer autrefois exploitées, soufre, alun, sources minérales. — Cette île, colonisée par les Phéniciens, puis par les Spartiates, fut conquise en 417 av. J.-C. par les Athéniens, qui la saccagèrent et en massacrèrent les habitants. Possédée successivement par les Grecs, par les Romains et les empereurs d'Orient, elle fut réunie au duché latin de Naxos, et enfin soumise par les Turcs; elle était comprise dans le gouvt du capitan-pacha; auj. elle appartient au roy. de Grèce. — La v. de Milo, au S. E., ne compte que 500 hab. Évêchés grec et catholique. Superbe port, nombreuses antiquités : ruines d'un temple et d'un magnifique amphithéâtre en marbre. En 1820, l'amiral Dumont d'Urville y trouva trois Hermès et la célèbre statue connue sous le nom de Vénus de Milo, qui est aujourd'hui au musée du Louvre; en 1836, le prince royal de Bavière y fit exécuter des fouilles, dans lesquelles on découvrit les restes d'un tribunal avec ses siéges; en 1844, on y explora des catacombes chrétiennes, les premières de ce genre qu'on ait trouvées en Grèce.

MILOCH OBRENOWITCH, prince de Servie, né on 1780, m. en 1860, avait d'abord été gardeur de pourceaux. Il se joignit à Czerny-Georges dès 1801 pour secouer le joug des Turcs, fut après la mort de ce chef élu prince de Servie (1817) et se fit confirmer par la Porte. S'étant rendu odieux aux Serbes par son insolence et son despotisme, il fut forcé d'abdiquer en 1839; mais il parvint à ressaisir le pouvoir en 1858 et le laissa en mourant à son fils Michel.

MILON, célèbre athlète, natif de Crotone, vivait au VIe s. av. J.-C. Il fut six fois vainqueur aux jeux