Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/603

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que les Lucaniens et les Brutiens, en 271. — C. Papirius Maso, consul en 230 av. J.-C., réduisit en provinces romaines la Sardaigne et la Corse, déjà soumises depuis 237, mais sans cesse en révolte. N’ayant pu obtenir d’entrer en triomphe à Rome, il alla faire la cérémonie triomphale sur le mont Albain, exemple qui depuis fut suivi fréquemment.

PAPIRIUS CARBO, tribun du peuple. V. CARBON.

PAPISTES, nom injurieux que donnent aux Catholiques les partisans de la religion réformée.

PAPOUASIE, dite aussi Terre des Papous et Nouv.-Guinée, grande île de l’Océanie centrale, à l’E. des Moluques et au N. de l’Australie, dont elle est séparée par le détroit de Torrès, est beaucoup plus longue que large : elle s’étend de 128° à 140° de long. E., dans une longueur de près de 2000 k., mais ne va que de 0,9’ à 10° lat. S. L’intérieur est inconnu, et les côtes explorées en partie seulement. Les habitants, en partie malais, en partie d’une race particulière de nègres, ont les membres grêles, mais sont moins laids que d’autres nègres océaniens. Ils sont assez adroits navigateurs. Ce sont les seuls nègres du monde maritime qui aient des temples et des idoles. Dans les montagnes, dont la principale, le mont Arfak, atteint 4300m, sont les Arfakis ou Endamènes, les plus barbares de l’île, qui pourtant se partagent entre l’agriculture et la chasse. Les Chinois visitent la côte N. O. de la Papouasie pour en tirer de l’écaille de tortue, des peaux d’oiseaux de paradis, des esclaves, de la poudre d’or et du sagou. — On attribue la découverte de la Papouasie au Portugais Antonio Abreu, 1511. Saavedra en 1527, Schouten en 1616, Tasman en 1643, Dampier en 1700, Bougainville en 1768, Cook en 1770, d’Entrecasteaux en 1792, Duperrey en 1823, Dumont-d’Urville en 1827 et 1838, en ont visité quelques parties. Les Hollandais comprennent la Papouasie occid. dans leur gouvt des Moluques; ils avaient élevé en 1828 sur la côte S. O., dans la baie du Triton, le fort du Bus, mais ils l’ont abandonné.

PAPPENHEIM, v. de Bavière, sur l’Altmühl. à 80 kil. S. de Nuremberg, 2400 h. Pierre lithographique. Titre d’un comté. — Les comtes de Pappenheim portaient le titre de maréchaux de l’empire. Un membre de cette famille, God. Henri, comte de P., zélé catholique, fut un des généraux les plus distingués des Impériaux dans la guerre de Trente ans. Il fut tué à Lutzen en 1632, n’ayant que 38 ans.

PAPPUS, mathématicien d’Alexandrie, qui vivait vers la fin du IVe siècle de J.-C, a laissé sous le titre de Collections mathématiques, en grec, un recueil qui ne nous est pas parvenu dans son entier ; néanmoins ce qui nous en reste est précieux tant par les démonstrations qu’il contient que par les fragments qu’il nous a conservés d’auteurs perdus. Il a été publié à Pesaro, 1588, in-fol., avec une trad. lat. de Commandino, et à Bologne, 1660, in-fol., avec des augmentations. Il en a été trouvé de nouveaux fragments par Wallis et par H. J. Eisenmann, qui les ont publiés à Paris, 1824. On a aussi un abrégé latin d’une Géographie de Pappus, dont l’original est perdu.

PÂQUE (la), du mot hébreu paschah, c.-à-d. passage, fête des Juifs et des Chrétiens. Elle fut instituée par Moïse en mémoire de la sortie d’Égypte et du passage de la mer Rouge ; elle durait 7 jours, du 15 au 22 du mois de Nisan. La cérémonie principale consistait, dans chaque famille, à manger avec du pain sans levain un agneau ou un chevreau de l’année ; on teignait les portes du sang de la victime, pour rappeler le passage de l’ange exterminateur sur les premiers-nés des Égyptiens. On devait aussi venir sacrifier au temple pendant le temps de la Pâque ; une foule d’Israélites se rendaient à Jérusalem dans ce but. Cette époque de l’année était chez les Juifs un temps de réjouissances ; on délivrait à cette occasion un condamné à mort. — Chez les Chrétiens, la Pâque se célèbre en mémoire de la résurrection de J.-C. Dans l’église primitive, on disputa beaucoup sur l’époque à laquelle il fallait placer cette fête : les uns la mettaient le même jour que les Juifs ; les autres, si elle tombait un autre jour que le dimanche, la reportaient au dimanche suivant. Le concile de Nicée décréta en 325 que la fête serait mobile et aurait lieu chaque année le 1er dimanche après la 1re pleine lune qui suivrait l’équinoxe du printemps. Elle tombe au plus tôt le 18 mars et au plus tard le 25 avril.

PAQUE (île de), île de la Polynésie. V. VAI-HOO.

PÂQUES FLEURIES, nom donné vulgairement au dimanche des Rameaux, qui commence la quinzaine de Pâques, à cause des palmes qu’on y porta.

PARA ou BELEM, v. forte et port du Brésil, ch.-l. de la prov. de son nom, sur le Para ou Tocantins, à 2500 kil. N. N. O. de Rio-Janeiro, par 1° 28′ lat. S., et 50° 50′ 51″ long. O. ; 26 000 hab. Évêché, collége des Jésuites. On remarque la cathédrale et le palais du gouvernement. Riz, cacao, coton, épices, etc. — La prov. de Para, la plus septentr. du Brésil, est située entre les Guyanes et le Vénézuela au N., l’Atlantique au N. E., les républiques de la Nouv.-Grenade et de l’Équateur à l’O., les prov. brésiliennes de Mato-Grosso au S., de Goyas et de Maranhao à l’E. ; 1520 kil. du N. au S., sur 3500 de l’O. à l’E. ; env. 210 000 hab., dont 100 000 indigènes. Sol généralement plat, sauf au S., arrosé (par l’Amazone et ses grands affluents de droite) et très-fertile, mais peu cultivé ; climat très-chaud ; forêts immenses. On y trouve toutes les productions du Brésil.

PARA DU PHANJAS (l’abbé Franç.), né en 1724 au château de Phanjas (Htes-Alpes), m. à Paris en 1797, entra chez les Jésuites d’Embrun, enseigna dans divers colléges de l’ordre, notamment à Besançon, où il fit un cours de philosophie qui attira de nombreux auditeurs. Il publia dans cette ville en 1767 des éléments de métaphysique sous le titre de Théorie des êtres insensibles (remaniés en 1779, 3 v. in-8), ouvrage remarquable par la méthode, l’élévation des pensées et la clarté du style ; il donna peu après divers traités sur les sciences physiques et mathématiques, qu’il réunit sous le titre de Théorie des êtres sensibles, 1774. En outre, il prit rang parmi les plus sages défenseurs de la religion par ses Principes de la saine philosophie conciliés avec ceux de la Religion, 1774, et par son Tableau historique de la Religion, 1784.

PARABÈRE (Marie Madeleine de LA VIEUVILLE, marquise de), maîtresse du Régent, née en 1698 ou 1699, avait épousé en 1713 le marquis de Parabère, déjà fort âgé, qui la laissa veuve dès 1716. Après avoir longtemps captivé le cœur de Philippe, elle se retira tout à coup de la cour et du monde. Elle mourut au château de Sécherelles en 1723.

PARACATU, riv. du Brésil (Minas Geraes), coule à l’E. N. E., et tombe dans le San-Francisco après un cours de 400 kil. Elle donne son nom à une comarque du Brésil, qui a pour ch.-l. Paracatu-do-Principe, ville située à 600 k. N. O. d’Ouro-Preto. Exploitation d’or et de diamant.

PARACELS, archipel peu connu de la mer de Chine, près des côtes de la Cochinchine, à 200 k. S. E. d’Haï-nan. Côtes dangereuses.

PARACELSE (Auréole Théophraste BOMBAST DE HOHENHEIM, dit), médecin et alchimiste, né en 1493, à Einsiedeln (canton de Schwitz), voyagea longtemps dans toute l’Europe, se fit de la réputation par de belles cures, s’établit à Bâle en 1527, y fut nommé professeur de médecine et attira d’abord beaucoup d’élèves, tant parce qu’il faisait son cours en langue vulgaire que par l’éclat et l’emphase de sa parole. Il prétendait faire révolution en médecine et dans la science ; rejetait l’autorité d’Hippocrate, de Galien, d’Avicenne ; opposait aux quatre éléments d’Aristote les trois principes des mixtes (sel, soufre, mercure), admis par B. Valentin ; établissait une harmonie mystérieuse entre le sel, le corps humain et la terre ; entre le mercure, l’âme et l’eau ; entre le soufre, l’esprit et l’air ; il prétendait posséder la panacée universelle, et avoir trouvé le secret de prolonger la vie ; il croyait, ajoute-t-on, à la magie, à l’astro-