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logie et expliquait les maladies par l’influence des astres. Mais il laissa bientôt apercevoir le vide de ses déclamations, et perdit à la fois ses malades et son auditoire. Prenant alors le métier de médecin ambulant, il promena sa science de ville en ville jusqu’à Salzbourg, où il mourut dans la misère en 1541. Malgré ses erreurs, Paracelse a rendu des services à la médecine : il a introduit dans la pratique l’emploi des composés chimiques et a donné d’excellentes notions sur un grand nombre de médicaments, particulièrement sur l’opium, le mercure, le soufre, l’antimoine, l’arsenic; mais ses extravagances, son charlatanisme, ses prétentions thaumaturgiques ont jeté une ombre fâcheuse sur son caractère comme sur son mérite. Ses Œuvres complètes (en latin) forment 3 vol. in-fol., Genève, 1658. On lui a attribué plusieurs ouvrages apocryphes, qui ont beaucoup nui à sa réputation. On peut consulter sur ce singulier personnage Paracelse et l’Alchimie au XVIe siècle de H. Franck, 1853, et les Études sur Paracelse, du Dr  Cruveilhier, 1857.

PARACLET (le), c.-à-d. en grec le Consolateur, nom spécialement affecté au Saint-Esprit.

PARACLET (le), vge de l’anc. Champagne (auj. dans l’Aube), à 7 kil. S. E. de Nogent-sur-Seine : c’est là que se retira Abélard pour y trouver quelque repos; il y fonda en 1123 un monastère dont Héloïse fut la 1re abbesse. Il le nomma Paraclet (consolateur) en mémoire des consolations que lui procura l’attachement de ses disciples, qui vinrent le trouver jusque dans cette solitude. Le tombeau d’Abélard et d’Héloïse qui s’y trouvait jadis, a été transféré depuis au Musée des Petits-Augustins à Paris et plus tard au cimetière du Père-Lachaise, où on le voit encore.

PARADIS TERRESTRE. V. ÉDEN.

PARÆTONIUM, auj. Al-Baretoun, v. et port de Libye, à l’O. d’Alexandrie, sur la côte de la Marmarique. C’était un des principaux siéges du culte d’Isis. Sous l’empire, elle fut comprise dans l’Égypte.

PARAGUA, deux riv. de l’Amérique du Sud : l’une, dans le Vénézuela, coule au N. E., puis au N. et à l’E., et tombe dans le Caroni à Barceloneta, après un cours de 900 kil.; l’autre, dans le Brésil (Mato-Grosso), se perd dans le Guapore : cours, 700 kil.

PARAGUASSU, riv. du Brésil (Bahia), sort de la Sierra das Almas et s’unit à l’Atlantique dans la baie de Tous-les-Saints; 500 kil.

PARAGUAY (le), grande riv. de l’Amérique du Sud, sort des Sept lacs au centre de la prov. brésilienne de Mato-Grosso, traverse le lac de Xarayes, sépare le Paraguay (auquel il donne sort nom) de divers États Argentins, reçoit le Porrudos, le Pilcomayo et le Rio-Grande ou Vermejo, et tombe dans le Parana un peu au N. de Corrientes, après un cours d’env. 1800 kil. Sa largeur varie de 200 à 450 k. Ce fleuve a des crues périodiques. Depuis 1858, la navigation du fleuve est ouverte à toutes les nations.

PARAGUAY (République du), État de l’Amérique du Sud, au N. des Provinces-Unies du Rio de la Plata, à l’O. et au S. du Brésil, a pour bornes à l’E. et au S. le Parana, à l’O. le Paraguay ; 900 kil. du N. au S., sur 265 de l’E. à l’O. ; env. 1 000 000 d’h. (Espagnols, Payaguas, Guaranis et Nègres) ; capit., l’Assomption. Climat brûlant; sol montagneux au N. et à l’E., plat dans le reste du pays, arrosé par le Paraguay et le Parana, entrecoupé de marais, de vastes forêts, et de belles plaines, où croissent la canne à sucre, le riz, le maïs, les patates, le coton, un tabac excellent, le maté ou yerba, dit thé du Paraguay, et de précieuses plantes médicinales (salsepareille, rhubarbe, quinquina, copaïer). Les forêts possèdent de beaux bois de construction, mais sont remplies de tigres, jaguars, couguars, ours noirs, tapirs, serpents à sonnettes, etc. Les moustiques et la chauve-souris vampire y sont en grand nombre. Riches gisements de fer oligiste. Le gouvernement est despotique : le chef, après avoir d’abord porté le titre de dictateur (sous Francia), a depuis reçu celui de président. Le Catholicisme est la seule religion. — Le Paraguay a été découvert en 1526 par Sébastien Cabot, et conquis en 1536 par l’Espagnol Alvaro Nunez, qui y exerça d’horribles cruautés. Les Jésuites y établirent en 1556, sur la r. dr. du Parana, au S. O. de l’Assomption, de célèbres missions, qui formaient uns sorte d’État théocratique indépendant, quoique rattaché à la vice-royauté de la Plata : ils convertirent en grande partie les Guaranis et les déterminèrent à se livrer à l’agriculture; ils s’y maintinrent jusqu’au moment où leur ordre fut expulsé des États espagnols, en 1767. En 1750, l’Espagne céda le pays aux Portugais en échange de la colonie du St-Sacrement; toutefois le Portugal ne put y faire goûter sa domination, et en 1777 le Paraguay fut restitué à l’Espagne. Ce pays se rendit indépendant en 1811; bientôt après, Francia s’y mit en possession du pouvoir, d’abord avec le titre de consul (1813), puis avec celui de dictateur (1814). Il a su s’y maintenir jusqu’à sa mort, arrivée en 1840, et a fait tourner son despotisme au profit de l’industrie du pays. Il ferma le Paraguay à tous les étrangers. Après sa mort, les communications ont été rétablies par Lopez (1844), qui soutint contre le Brésil une lutte acharnée et désastreuse à la suite de laquelle il fut renversé (1868). On doit à M. A. de Mersay l’Histoire physique, économique et politique du Paraguay et des établissements des Jésuites, Paris, 1860.

PARAHIBA, ville du Brésil, ch.-l. de la prov. de Parahiba, sur un fleuve de même nom. à 16 kil. de son embouch. dans l’Atlantique, à 2300 kil. N. E. de Rio-de-Janeiro ; 3000 hab. — La prov. de P. est sur l’Atlantique, entre celles de Rio-Grande-do-Norte au N. et de Pemambouc au S. ; 270 000 hab. Pays montagneux; Sol fertile, climat tempéré.

PARALIENNE (Galère), galère sacrée que les Athéniens expédiaient tous les ans à Délos, chargée d’offrandes pour Apollon et Diane. Ce voyage s’appelait théorie, et ceux qui portaient les offrandes, théores. Pendant l’absence du navire, on ne pouvait mettre à mort aucun condamné : c’est par ce motif qu’il s’écoula un mois entre la condamnation de Socrate et sa mort.

PARALIPOMÈNES (c.-à-d. Choses omises), titre de deux livres de l’Ancien Testament, vulgairement attribués à Esdras, et où se trouvent des détails qui avaient été omis dans les quatre livres des Bois. Le 1er contient l’histoire abrégée du peuple hébreu depuis la création jusqu’à la mort de David; le 2e va jusqu’au retour de la captivité, 536 av. J.-C.

PARAMARIBO, capit. de la Guyane hollandaise, sur la r. g. du Surinam et à 9 k. de l’Atlantique ; 25 000 hab. Port sûr et commode; ville grande et belle, fondée en 1673, désolée en 1820 par un incendie, mais bientôt réparée. Séjour délicieux.

PARAMATTA, v. et port d’Australie (Nouv.-Galles du Sud), à l’entrée de la rade de Port-Jackson, à 31 k. O. N. O. de Sidney ; 10 000 h. Observatoire.

PARANA (le), grande riv. de l’Amérique du S., a sa source près de Sao-Joao-del-Rey, dans la prov. brésilienne de Minas-Geraës, qu’il sépare du Paraguay, reçoit à gauche l’Iguassu, le Paranapanema, la Tiete, la Mogy et la Riv. Verte, à droite l’Yricima, le Purdo, le Paranahiba, forme la cataracte de Guayra, s’unit au Paraguay près de Corrientes, puis se confond avec l’Uruguay pour former le Rio de la Plata. Cours, 1600 kil. Un traité du 10 juillet 1853 entre la France et la Confédération Argentine a rendu libre la navigation du Parana. — Ce fleuve donne son nom à une province du Brésil, formée en 1855 des plaines immenses qu’il traverse et de la partie de la prov. de St-Paul qu’on nomme Champ de Coritiba. On y distingué les établissements de Rio-Negro, de Superaguy et de Theresa (sur le Rio-Joahy).

PARANA, nouvelle capitale de la Républ. Argentine, est située sur le Parana, dans la prov. d’Entre-Rios, dont elle est aussi la capitale; 15 000 hab.

PARANAHIBA, riv, du Brésil (Goyaz), naît par 17° lat. S., 49" long, O., coule au S. O. et se joint au