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a sur sa rive N. la ville de Novogorod : 50 kil. sur 40. Les tempêtes y sont fréquentes. — Ce lac était sacré chez les anciens Slaves.

ILMENAU, v. du grand-duché de Saxe-Weimar, ch.-l. de bailliage, à 45 k. S. O. de Weimar et à 8 k. K. de Schmalkalden ; 2800 hab. Faïence, lainages, têtes de poupées, papiers, clous, etc. Aux env., mines de fer et de manganèse.

ILLMINSTER, v. d'Angleterre (Somerset), à 17 kil. S. O. d'Ilchester; 4000 hab. École gratuite instituée par Édouard VI en 1550.

ILORCIS. v. d'Hispanie, dans la Carthaginoise, chez les Bastitani, est auj. Lorca.

ILOTES, esclaves des Lacédémoniens. On nommait ainsi originairement les habitants d'Hélos. v. de Messénie, que les Lacédémoniens avaient réduits en esclavage (V. HÉLOS) ; ils formèrent depuis une classe particulière d'esclaves qui tenaient le milieu entre les hommes libres et les esclaves proprement dits : ils servaient de matelots, étaient attachés au service des armées ou appliqués à la culture des champs. On traitait les Ilotes avec la dernière dureté; on les entretenait dans l'état le plus abject; quelquefois même on les plongeait volontairement dans l'ivresse, et, dans cet état, on les livrait en spectacle afin de dégoûter les jeunes Spartiates de l'intempérance. Ceux qui se distinguaient par la beauté ou le courage étaient impitoyablement mis à mort. Les Ilotes étaient beaucoup plus nombreux que les hommes libres : on comptait environ 220 000 Ilotes contre 31 000 citoyens. Quand leur nombre devenait inquiétant, on envoyait, dit-on, des hommes armés pour les exterminer. Ils tentèrent plusieurs fois de se soulever, et faillirent s'emparer de Sparte après un tremblement de terre, l'an 469 av. J.-C. ; mais ils ne purent réussir à secouer le joug. Leur sort s'adoucit après la guerre du Péloponèse et beaucoup même obtinrent la liberté, en récompense des services qu'ils avaient rendus.

ILURO, v. de Gaule (Novempopulanie), auj. Oléron.

ILUS, roi de Troie, qu'on fait régner de 1402 à 1347 av. J.-C., était fils de Tros et de Callirhoé, fille de Scamandre. Il bâtit Ilion, fit la guerre à Tantale et lui enleva ses États. Le feu ayant pris au temple de Minerve, Ilus accourut, saisit le Palladium, et le sauva des flammes. Il lui en coûta la vue, mais la déesse lui en rendit l'usage.

ILVA ou ÆTHALIA, auj. l'île d’Elbe.

IMAD-ED-DAULAH (Ali), chef de la dynastie des Bouïdes, supplanta celle des Samanides en 932, s'empara de Chiraz et de Bagdad, régna sur le Kerman, l'Irak et la Perse, et mourut en 949.

IMAD-EDDYN (Mohammed), surnommé El-Kateb (le Secrétaire), né à Ispahan en 1125, m. en 1201, fut secrétaire de Noureddin et de Saladin, et quitta la cour pour cultiver les lettres. On a de lui : Histoire des expéditions de Saladin en Syrie ; Hist. de la conquête de Jérusalem par Saladin; Hist. des poëtes musulmans du VIe siècle de l'hégire; un Divan, recueil de lettres et de poésies. M. Reinaud a donné quelques extraits de ses ouvrages historiques dans les Historiens arabes des Croisades.

IMAM ou IMAN, nom donné dans l'origine par les Musulmans au chef suprême de leur religion. Pour les Sunnites ou orthodoxes, le titre d'imam se confond avec celui de calife, et la puissance spirituelle n'est pas séparée de la puissance temporelle. Mais la secte des Chyites ne reconnaît pour véritable imam, après Mahomet, qu'Ali, son gendre, et les descendants d'Ali. En outre, les Chyites se divisent entre eux sur le nombre et la succession des imams. Les uns en admettent douze, dont le dernier, enlevé à l'âge de 12 ans, doit reparaître un jour pour faire régner la vraie religion : ils le nomment le Mahdi (le Dirigé), et en font une espèce de Messie, dont ils attendent encore le retour. Les autres n'admettent que sept imams : Ali, gendre de Mahomet, Hassan et Hussein, tous deux fils d'Ali, et martyrs, Ali-Seinolabiddin, Mohammed-Bakir, Giafar-el-Sadic, Ismaël; après ce dernier, ils refusent d'admettre comme imam légitime Mouça, son frère, qu'admettent les autres Chyites, et ils lui substituent la postérité d'Ismaël; on les a nommés de là Ismaéliens. Ceux-ci prétendent qu'après Ismaël, la caractère d’imam est passé à son fils Mohammed, puis à des personnages inconnus qui pourront se manifester quelque jour. — Le sultan turc, qui, aux yeux des Ottomans, est le chef légitime de la religion, reçoit à ce titre depuis Sélim I (1516) le nom d’imam.

On donne aussi le nom d’imam à des ministres ordinaires du culte : dans ce sens, l’imam est celui qui, à la mosquée, prononce la prière à la tête du peuple, qui fait les mouvements que les assistants doivent répéter et qui préside aux cérémonies de la circoncision et aux enterrements; c'est à peu près notre curé.

En Arabie, on appelle imams certains chefs qui ont à la fois le pouvoir politique et religieux : tels sont les imams de l'Yémen ou de Saana, et celui de Maskate. L’État régi par eux s'appelle Imamat.

IMAM-MOUÇA, bourg de la Turquie d'Asie (Bagdad), sur la r. dr. du Tigre, à 22 k. N. O. de Bagdad, renferme le tombeau de l'imam Mouça, mort en 799.

IMAÜS, nom donné par les anciens à une grande chaîne de montagnes de l'Asie supérieure, qui, selon eux, s'étendait depuis le mont Caucase et le Paropamisus jusqu'à l'Océan hyperboréen : elle partageait la Scythie d'Asie en deux régions: Scythie au delà de l'Imaüs (Scythia extra Imaum), à l'E., et Scythie en deçà de l'Imaüs (Scythia intra Imaum), à l'O. Les monts Imaüs répondent en partie à l’Himalaya, et surtout aux monts Belour. Ils sont toujours couverts de neige : leur nom vient du sanscrit imao, neigeux.

IMBERT (Barthélémy), poëte, né à Nîmes en 1747, m. dans l'indigence à Paris en 1790, a composé des fables et des vers légers pleins d'esprit ; il s'est aussi essayé, mais avec moins de succès, dans la tragédie et la comédie. Il rédigea pendant plusieurs années les articles de spectacle dans le Mercure. On a de lui : le Jugement de Pâris, poëme en 4 chants, 1772, qui fut très-favorablement accueilli ; Fables nouvelles, 1773 ; Historiettes ou Nouvelles, en vers, 1774; Choix de fabliaux, en vers, 1788; le Jaloux sans amour, com. en 5 actes et en vers libres, 1781; le Jaloux malgré lui, com. en 3 actes et en vers, 1789 ; Marie de Brabant, tragédie, etc. On a donné ses OEuvres choisies, 1797, 4 vol. in-8.

IMBROS, auj. Imbro, île de la mer Égée, au S. de la Samothrace, était jadis, comme cette dernière, le siège (mais non le sanctuaire) du culte mystérieux des Cabires. Auj. elle ne renferme que 2 petits villages, Flio et Castro, et 4000 hab.

IMÉRÉTHIE, l’Ibérie et la Colchide des anciens, prov. de la Russie mérid., est bornée au N. par le Caucase, qui la sépare de la Circassie, à l'E. par la Géorgie, au S. par l'Arménie, au S. O. par la Gourie et à l'O. par la Mingrélie ; 140 k. sur 110: 80 000 hab. (Iméréthiens, Arméniens et Juifs); ch.-l. Kotatis ou Koutaïs. Elle est arrosée par le Rioni (le Phase) et ses affluents; hautes montagnes renfermant de riches mines, surtout des mines de fer. Sol très-fertile : millet, maïs, vin, tabac excellent, coton, blé, seigle et orge ; fruits variés et en abondance; beaucoup de gibier. Exportation de cuirs, fourrures, miel, cire et bois. Le gouvt russe n'a point encore pu y abolir complètement le commerce des esclaves, et surtout des femmes destinées aux harems des Turcs et des Persans. — Jusqu'au XIVe s., l'Iméréthie fit partie de la Géorgie ; au commencement du XVe, le roi géorgien Alexandre I donna l'Iméréthie à l'aîné de ses fils; cette contrée eut quelque temps des souverains indépendants, mais elle devint bientôt tributaire des Ottomans. En 1804, Salomon II, qui gouvernait l'Iméréthie, se soumit volontairement à la Russie.

IMHOF (Jacq. Guill.), généalogiste, né à Nuremberg en 1651, m. en 1728, a rédigé, en latin, la généalogie des principales familles de l'Allemagne, de la France, de l'Angleterre, de l'Italie, de l'Espa-