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Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P3 - Q-Z.djvu/449

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sons allemandes, entre autres celle des princes de Waldeck, se prétendent issues de Wilikind. On a même dit, mais sans preuve, que Robert le Fort, tige des Capétiens, était son petit-fils.

WITOLD (Alexandre), grand-duc de Lithuanie, cousin de Vladislas Jagellon, fut baptisé avec ce prince en 1386. Créé en 1392 lieutenant du roi de Pologne en Lithuanie, il s'y rendit à peu près indépendant, repoussa les Chevaliers Teutoniques qui avaient envahi la Lithuanie (1394), pénétra en Livonie, prit Smolensk (1395), s'étendit beaucoup aux dépens du prince russe Vasili II, battit les Tartares de Crimée (1397), mais fut vaincu à son tour par Édiga, leur chef (1399), se rejeta alors sur les Russes (1406-08) et sur l'Ordre Teutonique, battit ces deux puissances, porta surtout un coup fatal à la dernière par la victoire de Tannenberg (1410), acquit la Samogitie par la paix de Thorn, prit sur les Russes Novogorod (1414), et soumit Pskov à un tribut. Il se préparait à faire ériger la Lithuanie en royaume quand la mort vint le frapper, en 1430.

WITT (Jean de), ministre hollandais, né à Dordrecht en 1625, fut dès 1650 pensionnaire de sa ville natale, devint deux ans après grand pensionnaire de Hollande, et signa avec Cromwell, en 1654, la paix de Westminster. Il fit déclarer par les États que nul prince de la maison d'Orange ne serait stathouder ou grand amiral de la République (1667) et n'épargna rien pour écarter des affaires la maison d'Orange, croyant par là préserver la Hollande de toute guerre européenne. Il eut cependant à en soutenir une, contre l'Angleterre (1664-66), et il le fit avec honneur; puis, ayant fait la paix avec cette puissance, il s'unit à Charles II d'Angleterre et à Charles X de Suède pour faire restituer la Franche-Comté par Louis XIV (1668); il forma, en 1670, avec l'Empereur et l'Espagne, une nouvelle coalition contre la France, mais il ne put pas prévoir la brusque invasion de 1672, qui rendit Louis XIV maître de la Hollande en trois mois. Le parti des Orangistes profita de l'occasion pour exciter une émeute épouvantable dans La Haye ; Jean de Witt et son frère Corneille, qui avait partagé le pouvoir avec lui, furent mis en pièces par la populace, et leurs cadavres traînés par les rues, puis suspendus à un gibet. Jean de Witt était un ministre patriote, intègre et habile; on ne tarda pas à regretter vivement sa perte. On a de lui des Mémoires, trad. en français, La Haye, 1709, et un recueil de Lettres et Négociations, également traduit, en 1728.

WITT (Terre de), partie de la côte N. O. de l'Australie, par 112°-128° 30' long. E., 11°-21° 30' lat. S., entre la terre d'Endracht au S. et celle de Diémen-du-Nord, au N., fut découverte en 1628, par un Hollandais nommé De Witt.

WITT (Mme Pauline Cornélis de), née Guizot (1831-1874), a publié une Histoire de Guillaume le Conquérant, et collaboré activement au dernier ouvrage de son père : Histoire de France racontée à mes puits enfants.

WITTELSBACH, anc. château de Bavière, près d'Augsbourg, bâti vers 1100 par Othon IV de Wittelsbach, qui a régné sur la Bavière ducale et le Palatinat, et qui porte encore auj. la couronne de Bavière. — La tige de cette maison est Luitpold, duc de Bavière, qui périt en 907, en combattant les Hongrois. Après la mort de son fils, Arnoul le Mauvais, en 937, le duché sortit de la maison de Wittelsbach, qui n'eut plus que le comté palatin de Bavière. En 1180 seulement, Frédéric Barberousse investit héréditairement du duché, alors très-restreint, Othon V de Wittelsbach, qui, comme duc, est nommé Othon I. V. BAVIÈRE et PALATINAT.

WITTEMBERG, v. forte des États prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, sur l'Elbe, à 90 kil. N. E. de Mersebourg, 10 000 hab. Anc. université, surtout fameuse pour la théologie, fondée en 1502 et réunie depuis 1815 à celle de Halle. Monument en l'honneur de Luther, érigé en 1821 ; autrefois on voyait son tombeau dans l'église de l'Université. — Wittemberg fut fondé par Bernard, fils d'Albert l'Ours, duc de Brandebourg. Cette ville fut le berceau de la Réforme (1517) : c'est là que Luther afficha ses fameuses propositions. Charles-Quint l'assiégea en 1547. Un incendie la détruisit en partie en 1640. Les Prussiens la prirent en 1756 et 1760, et les Français en 1806.

WITTENAGEMOTT, c-à-d. Assemblée de sages, assemblée nationale des Anglo-Saxons au temps de l’Heptarchie. Chacun des 7 royaumes avait la sienne.

WITTGENSTEIN, cercle des États prussiens (Westphalie), dans la régence d'Arensherg, a pour ch.-l., Berlebourg. Il doit son nom au château de Wittgenstein, près de Laasphe, et appartient à la maison de Sayn-Wittgenstein.

WITTGENSTEIN (SAYN-), maison d'Allemagne, fort ancienne, alliée a celle de Nassau, tire son nom des deux maisons de Sayn et de Wittgenstein, qui se fondirent au XIIIe s. par le mariage du comte Salentin-Sayn avec la comtesse Élisabeth de Wittgenstein, héritière du nom. Elle se divise en deux lignes: Wittgenstein-Berlebourg et Wittg.-Hohenstein.

WITTGENSTEIN (L. A. Pierre, prince de), général prussien au service de la Russie, 1769-1843, commanda en 1812 les troupes chargées de couvrir St-Pétersbourg et sauva cette capitale ; fut en 1813 nommé commandant en chef des armées alliées de Russie et de Prusse, prit une grande part aux journées de Bautzen, de Lutzen, de Leipzick, puis à la campagne de France, et reçut le titre de feld-maréchal en 1825. Chargé en 1828 de la guerre contre la Turquie, il la poussa avec trop peu de vigueur, et fut mis à la retraite. Il avait été créé prince en 1834 par le roi de Prusse. On attribue à ce général le plan de campagne qui sauva la Russie en 1812.

WITTICHIUS (Christophe), théologien protestant, né en 1625 à Brieg en Silésie, m. en 1687, enseigna à Duisbourg et à Nimègue, essaya de concilier la philosophie de Descartes avec la théologie (Consensus Scripturæ cum Cartesio, 1682), et réfuta Spinosa (Anti-Spinosa, 1690).

WITTSTOCK, v. murée des États prussiens (Brandebourg), à 80 kil. N. O. de Potsdam ; 6500 h. Dépôt d'indigents. Baner y défit les Impériaux en 1636.

WLADIMIR. V. VLADIMIR.

WOERDEN, v. forte de Hollande (Hollande mérid.), à 15 kil. O. d'Utrecht; 2000 hab. Le maréchal de Luxembourg y défit les Hollandais en 1672.

WOERTH-SUR-SAUER, bg. d'Alsace-Lorraine, entre le Sauer et le Sulzbach, à 20 kil. de Wissembourg; 1150 h. Victoire des Prussiens (6 août l870).

WOIVRE, Vabrensis pagus, petit pays de l'anc. France (Lorraine), avait pour villes principales St-Mihiel, Broussey-en-Woivre, Saux-en-Woivre, etc. Il est auj. compris dans le dép. de la Meuse (arr. de Commercy et de Verdun).

WOLA, vge de Pologne (Mazovie), à 4 kil. O. de Varsovie. C'est là que se tenait en plein air la diète polonaise pour l'élection des rois de Pologne.

WOLCOTT (J.), dit Peter Pindar, poëte lyrique, né en 1738 à Dodbrook (Devon), m. en 1819, acheva ses études en France, fut médecin du gouverneur de la Jamaïque, s'établit à son retour à Truro (Cornouailles), puis habita successivement Exeter, Londres, et Sommerston, où il mourut. Il a laissé des poésies, principalement de odes et des satires. Ses satires, dirigées contre les grands du jour, ne manquent pas de verve ni d'esprit, mais elles sont pleines d'allusions qui les rendent peu intelligibles. Il a publié lui-même une édition de ses poésies en 4 vol. in-24. On donna à ce poëte le surnom de Peter-Pindar parce qu'il avait publié ses premières poésies sous ce pseudonyme un peu ambitieux.

WOLF (Jean Chrétien), philosophe, né en 1679 à Breslau, m. en 1754, était fils d'un brasseur. Il se fit remarquer par sa précocité, s'adonna avec ardeur à l'étude des sciences, se forma surtout à