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Page:Bouillet - Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane, tome 1, 1841.djvu/16

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XI
préface.

divinités secondaires et de l’époque héroïque, n’est pour ainsi dire qu’une histoire plus ancienne et défigurée par des fables. Après l’Histoire vient la Géographie ; en effet les noms des villes et des contrées ont presque tous été tirés du nom des princes qui les ont gouvernées ou des hommes qui en ont jeté les fondemens. Enfin l’Archéologie occupe la quatrième place, parce que les lois, les usages, etc., ayant été créés par les hommes, ne doivent naturellement paraître qu’après eux.

IV. Ayant ainsi à l’avance déterminé notre but, rassemblé les matériaux et tracé le plan dans lequel ils devaient entrer, il ne fallait pour l’exécuter que du temps, du discernement, et un travail opiniâtre.

Comme il est très difficile dans l’étude de l’Antiquité, où les noms des moindres lieux, des moindres personnages, ont été illustrés et consacrés par de grands écrivains, de prononcer que tel ou tel nom est inutile, nous avons été extrêmement avares d’exclusions ; souvent nous avons été dans chaque partie plus complets que les dictionnaires spéciaux qui nous servaient de base. Peut-être même blâmera-t-on le soin scrupuleux avec lequel nous nous sommes attachés à faire figurer dans l’ouvrage tous les hommes, tous les lieux, toutes les institutions sur lesquelles les auteurs anciens nous ont transmis quelques détails. Mais, en insérant des noms de personnages ou de lieux très-peu importans par eux-mêmes, nous avons eu l’intention de donner les moyens de retrouver les passages des écrivains qui les mentionnent, et nous avons eu soin de les accompagner de citations. Aussi peut-on regarder ce Dictionnaire comme un répertoire complet de l’Antiquité, comme une collection de tous les Index.

Dans la rédaction, nous avons eu pour but principal de faire disparaître le vague qui trop souvent règne dans les articles du Dictionnaire de Lemprière. Pour l’Histoire, nous avons, à chaque fait important, donné la date entre parenthèses ; nous avons soigneusement rapporté ou du moins rappelé tous les traits historiques dont le souvenir se rattache aux noms des personnages ; nous n’avons jamais laissé subsister ces désignations vagues : général, écrivain, archonte, etc. ; mais nous avons fait de nombreuses recherches pour préciser les explications des noms de ces personnages et découvrir leur pays, leur époque, leurs actions ou leurs ouvrages ; nous nous sommes appliqués à faire saisir, quoique par une analyse succincte, le fond des systèmes philosophiques qui ont divisé les grandes écoles de l’Antiquité. On sent que jamais nous ne nous sommes arrêtés à approfondir les détails de ces théories, et encore moins à les discuter. Un simple exposé des faits et des opinions, telle était la seule méthode convenable à un dictionnaire spécialement destiné à la jeunesse des colléges. Pour l’Histoire littéraire, nous avons cité les traductions et les éditions les plus récentes et les plus estimées, de manière que notre Dictionnaire peut dis-