Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/13

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ROC, _lui frappant sur l’épaule._

Bien, mon garçon, bien !…. je suis charmé de t’voir ces dispositions-là…. Tu f’ras ton chemin, c’est moi qui te l’dis, oh ! tu f’ras ton chemin…. Allons, allons, cela m’enhardit et me décide à demander au gouverneur…. Justement le voici.



Scène IV

LES PRÉCÉDÉES, PIZARE, GARDES. (_Il entre par l’arcade, à la gauche du spectateur._) PIZARE, _au chef des gardes._

Trois sentinelles sur le rempart…. douze hommes nuit et jour à l’entrée du pont-levis…. autant du côté du parc… et surtout qu’on amène devant moi quiconque s’approcheroit des murs de ce château. Allez ! (_Les gardes se dispersent et disparoissent._)(_À ROC._) Y a-t-il quelque chose de nouveau ? ROC.

Non, seigneur. PIZARE.

Où sont les dépêches ? ROC, _lui remettant plusieurs lettres que Léonore tire de la boîte qu’elle porte._

Les voici. PIZARE, _ouvrant les lettres qu’il examine._

Toujours des recommandations, ou des reproches…. Je n’en finirois pas si je voulois écouter tout cela…. (_s’arrêtant sur une lettre._) Mais que vois-je !…. Je crois reconnoître cette écriture…. Lisons…. (_Il ouvre la lettre et la lit sur le devant du théâtre, après avoir fait signa à ROC qu’il se retire, et emporte pendant ce tems-là la hotte de Léonore dans l’arcade qui est auprès. Marceline lui aide ainsi que Léonore qui a les yeux attachés sur Pizare jusqu’à ce qu’elle soit rentrée dans la coulisse._)

«  Je vous donne avis que le ministre instruit que les prisons d’état que vous commandez, renferment plusieurs victimes du pouvoir arbitraire, part demain pour aller les visiter et examiner lui-même votre conduite ; prenez vos précautions, et tâchez s’il en est encore tems, d’échapper à ses recherches. »