Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/36

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LÉONORE, _encore sans connaissance._

Qui m’appelle ?… FLORESTANT.

C’est Florestan,…. c’est ton époux…. LÉONORE, _revenant peu-à-peu._

Que cette voix,… que ces accens sont doux ! FLORESTANT, _lui tendant les bras._

De la vertu rare et parfait modèle !… Léonore ! LÉONORE, _se relevant et s’appuyant le long de la muraille._

Qui m’appelle ? FLORESTANT.

C’est Florestan,…. c’est ton époux ! LÉONORE.

Quoi Florestan !…. quoi, mon époux !…

(_Elle l’apperçoit, jette un cri, se relève avec élan, retombe épuisée, et ne traîne dans ses bras._) ENSEMBLE.

Est-ce bien toi, toi que je presse Et dans mes bras et sur mon cœur ? Ô doux momens ! ô douce ivresse ! Vous réparez un siècle de douleur. LÉONORE.

Unique objet de ma tendresse !… FLORESTANT.

Comme tu réchauffes mon cœur !…. LÉONORE.

Viens encore là…. que je te presse ! FLORESTANT.

Baume divin !… douce chaleur !… ENSEMBLE.

Est-ce bien toi, loi que je presse, Et dans mes bras et sur mon cœur ? Ô doux moment, ô douce ivresse ! Vous réparez un siècle de douleur. FLORESTANT, _par mots entrecoupés._

Mais dis-moi donc… par quel moyen que je ne puis comprendre… par quel prodige as-tu pu pénétrer jusqu’à moi ? LÉONORE, _de même._

À l’empressement que mit Pizare… aussitôt ta disgrâce… à se faire nommer gouverneur de cette forteresse, je ne doutai plus que tu y respirois encore…. je quittai Séville sans faire part de mon projet à personne…. et vins seule,