Page:Bouilly - Léonore, ou L’Amour conjugal, 1798.djvu/5

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JACQUINO, _à personne qui vient de frapper, et fermant la porte sur elle._

On lui r’mettra, on lui r’mettra… (_à Marceline._) J’espère qu’à présent on ne nous interrompra plus. _DUO._ JACQUINO.

Mon p’tit bijou, ma p’tite belle, J’voudrois bien causer avec toi.

MARCELINE, _toujours travaillant._

Eh bien ! que voulez de moi ?

JACQUINO.

Mais n’faut pas faire la cruelle.

MARCELINE.

Parlez ; que voulez-vous de moi ?

JACQUINO.

Pour tes appas depuis long-tems j’soupire.

MARCELINE, _avec malice._

En vérité !

JACQUINO.

C’est comme un feu, comme un délire.

MARCELINE.

En vérité !

JACQUINO.

Enfin, pour trancher court, je t’aime ; Et voudrois être aimé de même : C’est-i’clair ?

MARCELINE.

Je vous comprends bien.

JACQUINO.

Prends mon cœur, donne-moi le tien.

MARCELINE.

Un moment ; il faut nous entendre !

JACQUINO.

Eh bien ?….

(_On frappe à la porte du fond._)

MARCELINE, _souriant._

On frappe, allez, ne faites pas attendre. ENSEMBLE. JACQUINO. _allant ouvrir._

Ah, jarny que c’est malheureux ! V’là qu’mon amour alloit au mieux. MARCELINE, _à part._

Il me fait toujours les doux yeux : Ah ! jarny ! que c’est ennuyeux !